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LA COLLINE AUX CIGALES
24 février 2014

Où se trouve le sursaut ?

4f281c0052691c68855b5fbda48075cf21Je n’attends plus dieu dans la fissure. Sucre fœtal alangui, le trac suprême fait office. Qu’est-ce qui doute ? Le camouflé du réel rangé dans un placard sordide. Des balais et des serpillières. Des copeaux d’air brûlé reposent dans une bouteille d’alcool. Eau de vie sans vergogne, un enfant meurt toutes les trois secondes. Le miel de la mer bafouille quelques vagues insonores. La récolte des courbes se fait dans les arbres. Et dans mon cœur, j’ai la vision du lait que l’on refuse aux chatons. 

Liqueur d’oliviers répandue dans les champs archaïques, hublot refermé sur la plénitude des couteaux. La lumière s’est rétractée au fin fond de l’intime ombilic. Jets de pétoncles, huîtres écaillées, et encore des couteaux plongés dans le sable. Reptile ordinaire en vrilles jaillissantes, la terre mordue et le venin artisan du soufflet des forges. Où se trouve le sursaut ?

Un seul et unique mot pour dire tous les autres :

 

                                        Chemise au col défait

                                            Bouton décousu tombé par terre

                                                Fermeture sous l’éclair tiré par le bas 

 

                                           Un seul et unique sens pour livrer la terre

                                   Collée sur la poitrine du vide

                         Ta parole fourche et la poésie nous cherche 

 

                Le retour solitaire des sans visage

                                  Nomme les aveugles étourdis

                                          Et les citadelles éclairées veillent sur le noir

                                                           Précipice des mémoires perforées 

 

                                                               Chacun roule sa brûlure

                                                         Et peuple le feu

                                                 Au milieu de la place enneigée

                                                 Où s’abîme le ciel 

 

                                      J’ai appris la vie

                                Dans le baiser d’un songe 

 

                       Je parle le dialecte des pierres

               Où la mousse cherche un refuge

         Des tourbillons dans les yeux

   M’empêchent de voir l’ombre qui danse 

 

Un amour où se ferme le regard

Contient le tourment du feu

Qui meurt dans la flamme

Je brûle et cela ne se voit pas.

 

 

- Bruno Odile - Tous droits réservés ©

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