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LA COLLINE AUX CIGALES
25 février 2014

Je suis déjà lié aux soupirs du ciel.

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Après le blanc, tout deviendra bleu. C’est presque certain. Nos roches légères s’envoleront dans l’obscurité. Nous attendrons demain, un gousset à la place de nos langues. Aujourd’hui n’est qu’une sieste molle. Le ciel est dans l’eau comme un clair abri à la surface des yeux. Demain, c’est le trou ouvert dans nos poitrines. Nos lueurs superposées résonneront comme une musique d’opéra où les chœurs grimpent si haut que les étoiles paraîtront de simples cailloux fluorescents sur nos chemins de nuit.

J’irai lire le petit jour qui se déhanche dans le corps du matin neuf. Les bras cassés de la plume, j’irai écrire les notes muettes de l’abîme sous tes paupières de cristal.

Tout est redevenu comme avant : un jour où les orties brûlantes ne poussaient pas sur ton visage. Un tableau où la lumière refusait de couler dans l’ombre, derrière la vitre.

Goutte d’air rebrisée sans fin, ouverte aux mots levés dans le cœur, je marcherai sur cette route qui ne conduit à aucune maison, sur cette corde où nos pieds se dessinent. Nos lèvres sont tremblantes et la terre collée dessus nous embrasse. La mémoire pèse le silence des foudres que l’amour ignore. 

A te chercher en ce monde, ma voix s’est épuisée. Ton absence a enveloppé le pavé des histoires mortes. Lumineuse, tu survis dans l’intervalle où se déroule la vague tendre qui tapisse l’horizon et rien ne m’encourage davantage à déplacer le temps de sa course effrénée. Nous sommes matelassés dans les signes qui nous portent. Nous prolongeons le temps dans le coton imbibé à notre respiration. Les codes paraissent lointains, ils n’en sont pas moins réanimés. Ce matin, j’ai pris le réveil sur la table de nuit et j’ai ouvert son boîtier. J’ai posé mes doigts sur la mécanique éventrée et j’ai senti le tic tac modifié de la cadence de mon pouls. 

Il n’y a pas de zones neutres dans l’escarcelle des émotions qui nous animent. Ma charrette est remplie de terre et de cendres mélangées. Toutes les balises encore vivantes crépitent et se tonifient dans cet amas nostalgique. Ma peau touche à l’engrais des impulsions instinctives. Je suis déjà lié aux soupirs du ciel. J’entends remuer derrière les nuages. Quelque chose s’agite. Peut-être les épousailles des étoiles et des terreaux fertiles ?

 

- Bruno Odile - Tous droits réservés ©

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Commentaires
M
Ce souvenir est si vivant... même la souffrance de la séparation semble n'appartenir à aucun temps.<br /> <br /> Votre inspiration porte si bien les mots !<br /> <br /> Belle journée à vous
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  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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