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LA COLLINE AUX CIGALES
4 octobre 2013

Chacun cherche une issue.

Le recommencement démarre ici.peinture_fando_961732_fanny_166cc_570x0

      Jouons de la guitare sans corde

           De la musique sans note

                Mimons la farandole des lacets de l’heure

                     Ecrasons-nous les orteils sur le présent de nos ombres

                     Ton œil, plus haut que tous les autres.

L’aube à peine se dénoue et déjà tes yeux sont des allumettes grattées sur le ciel.

 

Je suis le dernier de nous deux. Je promène encore dans le chlore de notre bassin. Mais, un jour, je boirai avec les abeilles en deuil toute la sève du cerisier. La providence aura le nez dans le buisson et elle quittera ce dialogue virtuel. Je suis le dernier. Je suis seul dans la doublure de tes yeux.

Plus loin, dans l’hypothèse d’un ailleurs, l’azur redessine les lampions que nos mains tenaient comme des lampes sans pile. Plus bas que le vide, en dessous des choses tues, une vie dans la vie rejaillit de l’éternité. Il ne faut pas plus d’un cœur pour entreprendre la route tortueuse et mouvementée qui mène à soi. Rien ne se perd en ce monde. La douleur comme la joie, c’est nous qui lui donnons consistance. Nul oracle ne sait l’avenir. Nous le défrichons chaque fois avec pour unique outil la conjugaison de nos faiblesses et de nos déterminations. Je sais que je t’aime et immédiatement le monde foisonne de fleurs venimeuses. Alors, qu’importe les silences, et qu’importe demain. 

Sans doute plus tard, le bouillonnement de mes cellules crèvera la bulle douce qui me hisse de l’enlisement. La patience dort dans une chambre de flottement. A quelques pas de moi, des cris remorquent l’eau qui s’est glissée dans les rafales du vent. Les ailes de la mémoire reconnaissent l’enterrement du monde dans les yeux des hommes. La fatalité est un complot solitaire que chacun s’applique à déjouer. Chacun cherche une issue. Mais tous les chemins ramènent à la bergerie, à l’étable des naissances où se relient et se croisent d’autres chemins. Et personne ne sort. Je déambule dans le souffle fraternel où la multitude nous écrase. Imperturbables, toutes les portes s’ouvrent sur d’autres portes sans que jamais le jour et la nuit ne se mélangent.

 

- Bruno Odile - Tous droits réservés ©

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  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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