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LA COLLINE AUX CIGALES
7 septembre 2013

L’encre qui coule dans nos voix.

imagesCADMVTEOTu te promènes entre les flèches qui se décrochent des étoiles. L’amour est plus fort que la vie lorsqu’il l’emporte au-delà du nombril du monde. Et parfois, dans le désaccord, il renvoie jusqu’aux ténèbres saillantes qui nous tranchent comme du bois mort. Le sentiment de désastre naît dans la ligne parallèle qui longe nos possibles. Nous sommes trop disponibles à l’incertitude. Nous ignorons ce qu’il va advenir. Alors pour nous en prévenir, nous écartons la durée de la pendule et nous esquivons l’aiguille qui pourrait se planter dans nos cœurs.  

Mais, j’ai rencontré le veilleur. Il n’est ni homme, ni dieu, ni diable. Il s’illumine comme un firmament et tout mon amour flotte dans le blanc précipice de ses mains. Une simple caresse redresse la joie perdue au fond de la vallée, et c’est l’aube sereine qui palpite sous mes paupières de cendre. J’ai rencontré le veilleur. Cet ami qui loge dans l’abîme de mon sang. C’est à lui que je dois le surcroît de matière, la figuration te précède et le vide demeure un support inaltérable.

On ne peut répondre à l’amour par autre chose que par lui-même. Sans cette boucle d’ondes insubmersibles, l’humanité ferait du sur-place et nous ne serions toujours que du calcaire posé sur nos bouches. Il pleut des cœurs dans l’au-delà. Le vent brouillon nous ramène quelquefois des salves tendres que l’on n’attendait pas. On ne sait jamais d’où parvient ce doux murmure insolite. Mais, on ne cherche pas. On accueille, on s’étonne et on s’émerveille.

Le pire serait de ne pas avoir été précipité dans une autre dimension. Le bélier qui enfonce les portes est inutile puisque chacun de nous est un désert. Une lande de terre vierge à peine descriptible. Mais, nous cultivons les lunes fécondes et nous dormons sous le sable. Le cri de l’amour crève le silence enfoui sous nos peaux sans atteindre nos oreilles. L’amour est un druide solitaire qui promène sa soif le long des ruisseaux de givre. Il attend le baiser du soleil qui fera naître l’eau claire des fontaines en plein été. Les mots deviennent alors l’expression de l’encre qui coule dans nos voix. La parole frôle les ondes fragiles par lesquelles nous sommes en parfaite communion avec le veilleur.

 

- Bruno Odile - Tous droits réservés ©

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  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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