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LA COLLINE AUX CIGALES
9 septembre 2013

Des portes s’ouvrent et se ferment.

imagesCADZY742La lettre que tu as laissée à renverser le récif de lumière sur le bord de l’éphéméride. Tes mots écrits dans le tumulte et le bouillonnement des dernières heures ont trébuché. Une impasse profonde jouxtait la démesure où sombre l’audace meurtrière. Gardienne de la nuit, tu as vrillé le noir qui te servait de robe. Tu as aimé jusqu’à la mort prompte à la délivrance. Ton cœur exalté, ton désir élagué sans autre artifice que la hache tranchant le jour. La lettre est restée, tu es partie. Le message de tes mains a éclaté le verre où tu as bu la dernière goutte. Ton visage inerte s’est décollé du son des cloches vidées de résonance. Ta voix ne nous appartient plus. Hors de nous, des heures lentes marchent sans bruit jusqu’au tocsin du chaos. L’amour nous enchaîne tous à l’horizon vague que le regard transperce comme un éclair. Il purifie ton absence à l’intérieur de ma chair de chagrin. Le ciel avale tout mais il me reste un cierge d’amour pour éclairer tout mon sommeil.

Cheveux embrouillés sur la langue, une lueur appelle dans la nuit. Des grives de cendre passent au-dessus de nos têtes. Et puis, la fumée blanche en suspension. L’air fragile comme un brancard. L’espace recroquevillé à l’intérieur des os. Rien ne se calcule plus. Rien n’est véritablement un hasard. Couture du vent dans les branches. Imprévisible, l’inconnu se répand comme du lait renversé. Le paysage hésite entre le blanc et le vert, mais c’est le bleu qui s’élève doucement. Porté par les épaules du vertige, un scintillement clapote au cœur de la pénombre. Qui est là ? Des portes s’ouvrent et se ferment. Un long couloir de roses s’aligne sous l’œil qui dort au milieu de la nuit. Des heures entières s’écarquillent lentement comme pour durer.

Brindilles d’émotions retenues dans la poitrine du jour qui peine à s’ouvrir. L’aube reste agrippée à la mémoire du rêve. Volutes défigurées, un monde vient et un autre s’en va. Un bouche-à-bouche impromptu revigore la lumière. Elle s’éveille et s’étire. Tes mains sont là qui accompagne l’aube à peine tiède. 

 

- Bruno Odile - Tous droits réservés ©

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  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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