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LA COLLINE AUX CIGALES
23 avril 2013

Mes yeux sont des tornades.

20090321_Van_Hove_1

Outre-tombe, le vent gifle les grains restés sous les paupières. Mes doigts détissent le ratafia qui te retient. Je te laisse rejoindre les catacombes du soleil. Un fourreau sans couteau traîne sur la plage. 

Dans mes veines s’ouvrent les placards d’émotions. Abysse doré, un grelot porte la voix et tu te grippes dans mon cœur comme une serrure pantelante où se tait le bruit du monde. Tu es la présence invisible du secret. Le souvenir encombrant se défait dans la pâte souple du sommeil. Funambule, tu occupes les trous blancs qui creusent la nuit. Je marche derrière la porte, une étoile sur l’épaule. 

Brumes de paroles au cœur du tendre, dans les tiroirs meuglant où les édredons du désir résistent à la nuit. Tu as passé le mur avec moi. Sur l’autre versant, nous avons buriné la route aux pieds du glacier qui grince. Je me retourne dans la nuit comme une plume froissée. Je marche dans la glace et toute la froidure adhère à mon corps. Tu es glissante, j’arrive le premier. J’ai gagné la course et perdu ton reflet. 

La terre s’accroche à des rondes, sa musique vacille. A l’unisson des pierres, le mur s’élance comme un vertige de mille pieds. L’amour soupire. L’ardeur passe son chemin.

Nos pieds sont des cordes. Tu m’as attaché à l’heure fragile que le temps maltraite. Toutes les fenêtres sont grandes ouvertes sur cette pendule qui répudie l’été. Mon cœur pivote sur lui-même. Je trouve de toutes parts une ombre qui me précède et me suit. Plus chaud que moi, le soleil ressuscite le vent qui attise notre pas comme cette clarté lointaine. Le feu prend racine puis s’en va. Mes yeux sont des tornades. La chaleur disparue revient en flamme. Une cicatrice ferme le jour où l’oiseau dans notre poitrine a chanté une première lueur. Nous sommes des larmes tranchantes déguisées en dauphins. Notre mer est une étable de coton. Je tranche ma vie en rondelles et tu m’affûtes comme un silex. 

Qu’il y ait ta main sur le vent et la chaleur distendue sous la pierre. Nous sommes loin des choses. Dans la distance chronophage, une loutre déterre le ciel qui se reflète sur la surface de l’eau. Nos consciences filtrent le jour et accueillent avec lui notre unique représentation. La négation du contenu inexploré donne corps à ma pensée. Une aiguille perce le grain de sable resté sous les paupières.  

 

- Bruno Odile -Tous droits réservés ©

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Commentaires
M
... des mots-images qui murmurent une chant vibrant.<br /> <br /> Merci
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  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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