Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
LA COLLINE AUX CIGALES
15 février 2013

L’avenir est brodé sur ta poitrine.

images

Il y a encore les plis dans l’écume. Il y a encore la plaie, sous nos yeux, qui réclame le silence. Je dois taire mon propre bruit. Je dois plier sous la hauteur de l’ombre. J’aime à m’enfoncer dans la nuit qui te ressemble. Le chemin s’éclaire sur ton visage. Je touche la veste que tu portes. Je ne m’arrête pas. Je me faufile au fil du jour qui m’entraîne. Plus loin, je le sais, il y a la corde. Il y a le nœud. Il y a la délivrance nouée au vin que nous avons bu.  

Je suis deux, l'enfant mort et l'avenir volé. Je suis le désespoir et l’accablement des bassesses de l’air. Je suis l’étrille des ombres dans l’acte terminé. Une marmite bouillante dans les mains et la vapeur fondante dans mon regard.   

Nous sommes l’aveu du nombre qui officie comme un comptable sans émotion et qui nous accuse du découvert incalculable dont nous sommes responsables. Bien malgré nous. C'est un jeu pour adultes, une pratique interdite et pourtant courante, personne n'est innocent, personne n'est coupable. Tout le monde est mort de la vie qu’il a quittée. Tout le monde se retient aux cordes imaginaires qui glissent des rêves. Je vois des troupeaux de chevaux blancs galoper dans la plaine, les herbes hautes couchées par le vent, les montagnes rouges et le ciel bleu cobalt. C’est dans mon esprit un mythe solide et résistant, une contrepartie féroce, l'anéantissement des fêlures de l'enfance. 

Comme un baiser d’adieu qui termine l’insuffisance, l’avenir est brodé sur ta poitrine et sur tes hanches. Toujours l’être et l’avoir dans le parallèle des palpitations et des grelottements, toujours soi au bout du U de l’unisson, au diapason de la renverse. Tu es venue à moi de ton lointain sans mesure et sans frontière et voilà que nous dansons encore dans la disproportion des miroirs sans anses et des fenêtres sans cadres. Il ne reste rien. Il n’y a plus de battements de cœur, il n’y a plus de périls juteux à parcourir, il ne reste que la contorsion désabusée du déchirement.  

Imperturbable est la démesure du regret où croupissent les instants inaccomplis. Impassibles labyrinthes du vouloir, des égarements insipides et des dérives nonchalantes. Tout se perd dans le rouleau des comparaisons. 

Je sais bien que de nouvelles surprises m’attendent. Jusqu’à lors, l’étonnement s’était dérobé aux impatiences qui fleurissent dans l’obscurité. La fêlure par laquelle transite la surprise se moque d’un quelconque soulagement. Nous sommes des montgolfières bouffies du projet des grâces, des bontés d’amnistie alambiquée et nous suintons d’ivresses perdues. Nous occupons le corps de nos peines et la chair de nos espoirs. Nos vies ont parcouru les chicanes qui se dénouent au rayonnement brûlant des passions éruptives. Nos vignes n’ont rien connu des vendanges festives où chaque grain de raisin est la promesse gouleyante d’un breuvage riche en sucre et en tanin.

 

 

Publicité
Commentaires
LA COLLINE AUX CIGALES
  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 207 340
LA COLLINE AUX CIGALES
Publicité