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LA COLLINE AUX CIGALES
15 février 2013

Viens, est le seul mot qui me reste.

2340581835_small_1J’ai passé la nuit à remâcher l’image que j’ai de toi. Sur ma toile : une simple photo un peu passée et quelques mots partagés. Une nuit de transes, gloutonne d’émotions perceptibles.

Mes pensées façonnent tes sourires que je ne connais plus et dans mon sommeil, penser à toi c’était t’aimer. J’ai vu tes lèvres légèrement entrouvertes par où clapotaient les murmures anciens. Des rêves ont forgé mes cicatrices. Maintenant, je te vois par la fenêtre de mon ciel. Tu te tiens à l’écart, assise sur un nuage blanc. Tes mains me font des signes et appellent la lune. « Madame la lune soyez gentille, veuillez baisser votre lumière, je voudrais la pénombre pour me rapprocher discrètement », lui disais-tu. Je ne sais pas si elle t’a écoutée, mais j’ai senti ta bouche se poser sur mon cœur.

J’ai passé la nuit dans les bras d’une Orphée espagnole. Elle dansait le flamenco, un feu de bois illuminait ses gestes. Deux étoiles sont venues me chercher et j’ai dormi dans les plis de tes soupirs.  

J’attends derrière la fine membrane qui recouvre tes yeux, penché sur la vieille commode du temps. Chaque tiroir est un aveu que la lumière transperce. Je ne saurais pas dire le ferment de tendresse inondant mon cœur. Mes lèvres étaient des prières, elles deviennent peu à peu les sillons où s’ébrèche mon désir.

Je veux venir à toi dans la douceur de la nuit chaleureuse. Et puis, prendre ta main, saisir tes hanches, et fusionner dans l’éclair de nos ressemblances. Alors, nos caresses seront des paroles et nous tricoterons le silence dans la joie que procurent les sens lorsqu’ils habitent leurs jouissances dans le réel. Viens, est le seul mot qui me reste. 

Je ne veux rien détruire avec des suppositions. Je veux construire avec la flamme qui purifie. J’enjambe le néant, une fleur entre les lèvres. Le temps n’a plus d’importance. Je suis la réalité de mon rêve. Je mélange ma vie à la tienne. Tout le reste n’a plus de sens. Tu es mon sens unique. Mon issue à venir. La portée d’une autre voie. Je n’ai plus peur de la gestation provisoire. L’aube se lèvera. J’y serai. Le monde, c’est nous. Le sol retentit sous nos pas. L’air nous complote. Fragiles, nous irons parler à l’oreille du vulnérable et nous lui susurrerons : Nous sommes ce qui dure ! 

Je ne suis que ruine à reconstruire, que passé à surprendre. Une lampe éprise du venin de la lumière. Une idée de nacre s’ajoute aux volutes. Tout est imprenable par delà la perfection de l’air. 

Je me lustre aux heures qui passent. J’attends. Je suis une statue sans visage mais la pierre crache mon nom. Je me guéris de l’immobilisme par le mouvement. Et, toi, tu tournes sans cesse autour de moi. Mon cœur piste tes remous. Je fleuve ta déroute. Je suis là ! Au milieu du rouge, un caillou, défait du roc, roule jusqu’à la rivière.

Rien de philosophique, juste mes sens pour extraire du temps l’orgie virtuelle qui remplit la coupelle du tendre.

 

 

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