Diatribe.
Ne t’écarte pas, nous tombons. J’appartiens à ce que je sais. Tout est éclaté. Tout est partiel. Je voyage dans ta chute. Tu t’éloignes et je trébuche. Des passerelles à points fixes s’écroulent. D’autres bras ouvrent l’horizon. J’ai le goût de l’aurore au fond de la gorge. Je suis sans fond. Tout me traverse.
Des trombes d’eau s’abattent sur un seul feu sans parvenir à l’éteindre. Tes yeux résistent. Je m’abyme d’un espoir incrédule et muet. L’heure murmure des sonates inavouées. Mon nombril palpé par le ciel disparaît dans les nuages. J’appartiens à ce que j’ai oublié. Des palmes de fumée se dissipent dans un désert. Quelques écorchures nocturnes griffent l’air sans le rayer. Tu as rejoins le sable où la mer s’est oubliée. Un cheval de mer galope sous la vague. Des traînées blanches s’effacent doucement, tu marches dans les bras de l’inconnu.
L’émotion est née dans l’embrun du jour. Nos mémoires s’écartent. De l’eau sans âge ruisselle dans la colline où l’hirondelle quitte son nid. Je te retrouverai dans la coïncidence qui s’ébauche sous l’ombre des ailes en partance. Tu es partie avec l’élan des heures lourdes qui emportent tout sur leur passage. Tu reviendras légère comme une flèche sort de la torpeur de mon corps en jachère. Une présence nue désagrège la clarté. Le souvenir est un brancard pour la pitié que l’on s’accorde.
L’amour est mort. Je me persuade dans chaque équivalence qu’une vérité plus grande reste fondée dans l’entre-jour.