Épinglé sur l’absence.
Nos pieds reposent sur les crevasses du temps
Sur l’indéchiffrable témoignage des heures closes
Je cherche à arracher de l’oubli le dialogue du vent
La parole cristallisée aux fins fonds du souffle
Le silence est un tombeau qui refuse la disparition
Miettes de vie perdue voyageant dans le bec des oiseaux
Ton prénom est un livre ouvert sur la beauté recluse
Il est rendu solide par le baiser des pierres fumantes
Qui bordent le ruisseau de ma mémoire
Lait rouge du sein qui fugue la mort
Je te bois à petites goulées comme un miel ranci.
Où que soit l’herbe qui se lève
La vie grimpe sur l’heure tournante
L’ombre rend grâce à la nuit blanche
La lumière est abstraite, elle s’écoule
Comme une langue aveugle
Les tresses du jour renouvellent le vide
Une voix plus qu’une autre remplit le brouillard
Un soleil chante pour que l’amour fleurisse
Et mon cœur attend le haleur qui dégage l’horizon.