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LA COLLINE AUX CIGALES
21 septembre 2012

Désenfanté.

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Je résiste aux lueurs de ton visage qui accaparent l’air tournoyant tout autour de moi. Faut-il partir ? Rester ? J’habite la forme brève de la pensée. Mon cœur diffuse son émotion comme une tisane de tilleul répand son parfum sucré dans la chambre que j’occupe. Une lumière d’hiver éclaire l’olivier millénaire. Les mots qui me viennent à l’esprit sont des nuages blancs sensibles aux cendres de l’eau qu’ils transportent. Ici, la fiction incarne l’impossible à nommer, l’immesurable distance qu’il peut y avoir entre un objet et la main qui se tend pour l’attraper. Je crois que l’on meurt enserré par l’étouffement de ce qui ne se traduit pas. 

Assis sur la roue des ombres, j’avance vers une lumière inconnue. Je lave ma mémoire dans le blé foisonnant de l’enfance souriante. Mon regard voudrait sortir de son orbite, mais ton image m’empêche de passer. Trop d’images labourent mes pensées. Ta mort serait mise à nu que ma vie resterait empalée sur le vif. Le bois sec ramassé chaque jour en prévision du feu tremble déjà sur les flammes qui soutiennent ta disparition. Les tremblements inavortés secouent l’air impassible. La douleur dans sa force non violente s’appuie sur la confiance qui nous unit. L’espoir essore le silence. La roue du moulin reste muette et la rivière poursuit son chemin. 

Sur la route sinueuse qui dévale la colline, des outils sont tombés sur le sol. Notre roulotte est descendue dans la plaine. Plus légère. Sans cric, les roues n’ont pas d’avenir. Nous terminerons le chemin à pieds. Tu vois, je me crois assez fort pour mourir debout. La mort tire, avec elle, les traits incolores qui n’ont pas marqué le ciel d’une saillie pénétrante. Elle repose là, dans le trou profond des évidences assurées de leurs bonnes figures. Puis, la vie maraude et chaparde, creusant dans le masque même, d’autres masques plus petits et plus insidieux. Plus pure que l’ivresse, la mort fleurit dans son tonneau de sel comme le jour qui tarde à se lever. Nous n’avons pas besoin d’elle pour nous dire « je t’aime ».

 

 

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Commentaires
B
" Mon enfance, ce cordeau dans le ventre, cette coupure du premier jour. Voilà mes seuls yeux en ce monde, ma terre de chair, mon radeau sur la mer. Sur une balançoire, je frôle ce lieu où la raison jamais ne me dément. L’identité sur le miroir me retourne avec clarté le visage que j’occupe. Tu brilles sur l’horizon que je fais naître à mes dépends. Escales heureuses sur un trajet d’encombres, je t’envisage poudre de lumière afin que mon regard puisse se cogner à la limite du chaos. Le cœur fêlé, j’ai du vent dans la tête."
B
désolée de t'avoir dérangé<br /> <br /> <br /> <br /> je vais faire comme tout le monde. <br /> <br /> me foutre dans ma bulle et écrire les réflexions et/ou les questions qui peuvent me turlupiner. <br /> <br /> <br /> <br /> bien à toi, B.
B
j'aimerais rester persuadée qu'il n'existe aucun desastre indispensable.
B
merci pour ta réponse. <br /> <br /> de temps en temps je croise des fêlés qui ne laissent passer aucune lumière. <br /> <br /> je me demande si j'aurais senti tout le noir et toutes les tensions et tout ce que cette âme avait de repoussant sans que la cervelle n'y puisse faire quoi que ce soit malgré tous les efforts pour ne pas lui fermer le coeur.<br /> <br /> je me demande si dans le plus grand silence, et aveugles et sourds en nos corps nos âmes auraient senti le clash, permettant à nos têtes de nous séparer au plus vite.<br /> <br /> il dit quoi schopenhauer, sur les âmes absorbeuses de lumière qui obligent à la génération spontanée pour ne pas rester exsangue ?
B
« Heureux les fêlés car ils laissent passer la lumière. » Michel Audiard.
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  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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