Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
LA COLLINE AUX CIGALES
14 septembre 2012

Dans l’abandon.

imagesCADSY3CL

Je ne sais rien de l’espoir qui donne à vivre. Ni perdu, ni trouvé. Il va trop vite et trop loin. Je sens bien le temps qui s’arrache de moi. Je sens encore plus celui que l’on me vole du cœur. Il n’y a pas d’air en dehors de la sphère étouffante du silence. Toutes mes nuits serpentent dans la colline faussement dépeuplée. Si seulement une brise embuait ma gorge comme elle décline sur ma rétine. Tout se répète. Le bruit des branches, le calme apparent des pierres, l’eau qui ruisselle après l’orage. Mon âme désespérément muette, je copule avec le vide. Les ombres se maquillent, le présent pénètre ma chair comme un poison rapide. Tant de couleurs m’échappent, tant de beauté déborde de souffrance. Partout le monde s’effondre dans l’indifférence générale. Il pleut du sang, les routes sont rouges et l’air bascule dans une solitude perpétuelle. Le temps passé et du temps futur se frôlent sans jamais s’accorder. Tous les chemins de la tourmente éclatent dans la fuite de l’heure comme une seconde chaude coule sur du givre. 

Le vent s’était calmé, le voilà de retour avec de nouvelles estocades. Cerceaux lubriques dépourvus de poumons, l’air se regroupe puis s’échappe toujours plus loin. Il y a une fracture dans l’éternité, des balles tirées à blanc fissurent la noirceur où nos cœurs se sont projetés. J’entends le vide se craqueler, et puis toi à la croisée de pensées démenottées. Y a t il quelqu’un ? Un oiseau, une branche ? Un piège à lapin, une sarbacane, un trou dans la lumière ? Vue du phare de la mort, l’existence semble une petite vague isolée sur un océan plat. Ma vie s’archive dans ton grenier. Pour que le bruit soit sourd, il faut remplir toutes les étagères du vertige avant l’effondrement. Ma vie est un lacet mille fois refait sur des chaussures trop étroites. Le temps manque de temps au bout du mur plein de sang. Une tribu de fantômes demande son chemin. Des images crèvent mes yeux, des pensées sanglotantes m’étouffent. Une pie vole en dehors du ciel. Faite-la taire. Plombez-la. Des plumes et des becs tombent du ciel. La nuit amoureuse trompe la clarté dans sa pulsion franche. J’ai un chalumeau coincé dans les poumons.

J’ai besoin de l’autre pour me sentir, j’ai besoin de toi pour m’oublier. Je ne veux pas penser le temps trop lourd, le temps chargé, le temps rangé. Donne-moi un couteau, je veux découper le sable qui ruisselle sur mes pieds. Tu brilles sur le coin de clarté que j’aiguise comme une hache. L’ignorance confuse m’ouvre à la page où chute le secret des mémoires sans fin. Reste dans les plis du silence, le refus des communions indispensables. Je voudrais être absent. Mais, tu as laissé ton odeur sur le mur de la révolte.

 

 

Publicité
Commentaires
LA COLLINE AUX CIGALES
  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 207 337
LA COLLINE AUX CIGALES
Publicité