La lumière dans le miroir.
Toutes les nuits un nuage traverse ce qui a fleuri. La hauteur du ciel s’écroule jusqu’au blanc sauvage des neiges éternelles. A quelques routes d’ici. Le pas s’enfourche comme une paille dense. Le chemin aux multiples virages, accourt. Le nuage immobile s’accoude à la terre. La nuit sèche sur le mur d’en face. Et je suis suspendu aux bretelles qui tiennent le miroir.
La longueur du moment stigmatise, et puis la pierre accouche d’un corps. Je l’ai tenu comme un cintre sous mes yeux. Il n’est plus temps de reculer et pourtant ce corps m’empêche d’avancer.
J’aurai dû rester dehors. J’aurais dû avancer sans faire de halte. Le retour est piteux. Entre nous, la renaissance des cendres est un mur. Chaque chemin s’ouvre là où tu reviens. Mais mon cœur est sous la route que nous avons laissée.
Hors de nous, mon cœur s’est injecté comme un retour de feu. Charbon glacé du haut des cimes, ici sur le sol n’est plus que cette eau mélangée à de la terre. Un ruisseau de blessures, fraîches comme les cicatrices du jour. Ce qui est né dans nos mains blanchit le sentier. Je respire la poussière clouée à la lumière. Je n’accompagnerais pas la dernière secousse.