Rien n’est perdu.
Quelque chose s’ébruite dans la chair qui a vécu. Un peu de tendresse que j’ai vu sur une aile de colombe. Une aire désertée allumée par l’inconnu d’un corps. Tout est simple après la rafale. La peau est nue du souffle qui la transperce. Le vent raccommode les formes avec les couleurs. La lumière s’étonne des parures revêtues de l’ombre qui me dessine sur le sol. Un nouveau-né blague avec l’air qui s’éclaire. Entre rai lumineux et le bateau de tes lèvres, un cri insignifiant jette l’éponge.
Ta mort est une pudeur qui sent la rose. J’ai les doigts collés sur ta joue. Chuchotements d’odeurs au fond des années. Mes souvenirs soulèvent ton regard. Une hirondelle s’envole. Il est l’heure de dormir. Ta fau est mon horloge. L’heure me découpe comme du beurre. Je glisse d’ombre en ombre. Mes mains s’allongent comme des rames. Je t’accoste comme une île perdue. Je n’ai rien d’autre qu’une fine larme pour creuser tes terres. Le silence se dresse comme une poulie par laquelle monte et descend mon cœur. Je suis venu te dire le lierre qui pousse dans mon jardin. Et, j’ai rencontré le pissenlit qui se hisse derrière la haie où nos âmes se parlent comme des oiseaux en partance vers des pays chauds.