Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
LA COLLINE AUX CIGALES
15 février 2011

-- R002 --

thumbnailCA27GJKE

L’écriture est comme moi, elle marche vers l’effacement. Elle se momifie du dehors, de l’extérieur qui se liquéfie dans les veines de ma pensée. Je touche la vie et ressens la mort. Je touche à toi et me replie dans ma seule peau. Je voudrais bien pour une fois percevoir le senti de l’extérieur de ma chair. Mais la contrainte de l’arrachement ne parvient pas à me soumettre. Dans l’atelier de l’écriture, les mots touchent le dehors qui m’infiltre. Mon corps réduit au toucher des mots. Ma main et ma langue puisent aux signes récurrents. Tous les codes s’entremêlent et s’interfèrent.

Te dire et te raconter… je m’apprends sans cesse à devenir. Je me raconte dans un chapelet de silence où le non-dit se purge comme une durite calcifiée par l’abondance des eaux qui la parcourt. Extraite du corps l’expérience nourrit le récit des affrontements qui se déroulent entre mon royaume de sang et le monde. Car chaque frontière, chaque paroi cède aux conflits de ce que je ressens à ce que je pense. L’énigme est davantage dans ce flot de rouge fécondé par je ne sais quel diffuseur de promesses. Je m’expose à être et à écrire supposant que l’effondrement des barrières de la compréhension annoncera la précipitation du possible. Le mouvement nu et le vide se dépèceront et succomberont aux résistances du réel.

Dans ce délabrement, il ne s’agit plus de faire le vide mais de l’être. Le mouvement de l’histoire est fugitif. La fiction omniprésente chute dans l’illisibilité et dans sa mutité forcée. Le mot n’est alors qu’un résidu défait de sa trace originelle. La parole avale le bruit des gares traversées, absorbe la matière et choie comme une popeline tissée en armure de soie.

Notre corps fait carrière dans la peau et les os avant de retourner à l’idée qu’il a de lui-même, avant de se redéfinir comme un bouclier et un tremplin à l’évidence de la pensée qu’il nourrit et qui l’agite.

Publicité
Commentaires
B
Nous savons bien, Sedna, que toutes les questions n’ont pas une réponse qui lui soit attribuée d’office. En fait, à mon humble avis, LA réponse n’est pas forcément une fin en soi.<br /> Peut-être, ici, faut-il se référer à Kant et à son «nummen» : sens profond de chaque chose dont même l’interprétation des phénomènes ne peut faire apparaître.
B
renaud, merci de ton écho.<br /> Tu sais l'écriture est d'une part capricieuse, et je suis autant à sa main qu'elle peut être à la mienne. D'autre part, très bizarrement, elle me semble être parfois une étrangère. Une envoyée de je ne sais où.
S
"Paroi qui n'est peut-être faite que de l'absence de répondre aux questions. Alors, entrer dans une absence ?" de E. Guillevic que tu cites parfois...
R
Votre écriture est encre de lumière,un mystérieux<br /> fleuve de feu,une explosion de circonvolutions<br /> mentales et physiques,une musique à vingt cinq notes,une poursuite chimérique toujours<br /> recommencée..............qui me plait.
LA COLLINE AUX CIGALES
  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 207 337
LA COLLINE AUX CIGALES
Publicité