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LA COLLINE AUX CIGALES
11 février 2011

Il pleut des tombes que le soleil ne voit pas.

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Plus intense est la ligne parallèle qui suit le filet écorché de ce destin à la dérive que nous avons traversé ensemble. L’alignement de nos âmes grève le chemin qui s’essuie les pieds sur l’hiver où tu nous as quittés. Les nuits suivantes ont été solennelles. Dans notre cercle d’autres cercles en bataille se sont amoncelés comme des médailles inutiles.

La noirceur du ciel a alourdi le trésor que nos mains serraient fermement de peur qu’il ne disparaisse sous le poids de cette vacuité irritante du moment solitaire.

Nous tenions les arbres pour responsables du ruissellement d’ombres qui donnait au jour l’apparence dénudée du blanc vivace portant sur ses épaules la lumière écarquillée. Tes mains s’allongeaient sur mes pensées, et l’intervalle de nos respirations prenait la forme d’un voile opaque où nous cachions nos murmures.

Il me revient aussi des lignes tracées au cordeau, des traits sombres où s’épuisait la tristesse amarrée à la perte comme des repos trépanés. Des courbes distendues où flottent des voiles, des linceuls ensevelissant ton visage.

Des formes diffuses sifflent tout au fond de l’abside. Les murs qui soutiennent la coupole s’ébrèchent dans chaque note du destin où je te retrouve. Une musique de sable s’envole jusqu’à mes oreilles. Il n’y a pas d’heures sur ce tarmac infâme où glisse mon pèlerinage. La mélancolie occupe toutes les voies. Un amour très pâle recouvre nos fronts. Une sorte de triangle terre, mer et toi et moi repousse la ligne ronde qui nous entourait.    

Ici encore, une odeur de moisi perce ma poitrine. L’immobilité tremble et réinvente la danse de la lumière pour que mes yeux te retrouvent. Mon regard nous transperce et s’élève jusqu’à tes larmes. Une effervescence nouvelle remue mon cœur fondu à la mélasse rouge où j’avais jeté mon centre de gravité. Je vacille et je tombe. Il est minuit et un autre jour attend la purge avant de recommencer sa fuite vers toi. Je m’apprends à répéter ton prénom comme on récite une prière salvatrice. Mais les mots taillés en minuscules échardes se sont perdus dans l’océan tumultueux où le souvenir s’est transformé en requin aux dents acérées. Au fond des mers le silence nous retient prisonniers. Et nos mains cherchent ensemble l’étoile de la délivrance.

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Commentaires
B
Merci à toi jeandler, et de cette jolie définition que tu donnes. <br /> Ce présent de papier flotte assurément.
J
Image prétexte, montrant la ligne à suivre<br /> dans ses replis <br /> ses sinuosités d'ombres et de lumière<br /> un parfum<br /> une musique<br /> une présence-absence<br /> qui flotte dans l'air du soir.<br /> <br /> Un très beau texte assurément.
LA COLLINE AUX CIGALES
  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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