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Je ne vois plus dans ma langue l’héritage des lignes de corps en mutation, je ne vois plus les tentatives qui subsistent après le dire. La parole défaillante recluse dans la gangue des inventaires cherche sa force au besoin des autres. Le mot se dérobe.
Le futur cherche sans doute à en découdre avec cet immédiat immobile. Face à se taire l’air s’effondre. Le silence voltige à l’éternité pour ne rien dire du brouillard qu’il découpe. Le mot que j’attends a épuisé l’attente.
L’insoluble miasme est inutile et délétère. Reste au paradoxe l’abondance d’une solitude neuve dont l’accent se dé-existe dans un total désistement ne sachant renoncer au-delà de lui-même. A l’envers de l’endroit chaotique se retisse le poème d’un exil. On a beau dire et taire, on reste soi-même et le mot nous déshabille.