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LA COLLINE AUX CIGALES
24 mars 2009

C052 - La blessure.

michel_ange_tentation

Nous avons rencontré aux fictions de nos théâtres de vie la sensation du monde que nous croyons vrai pour y tremper nos incertitudes. Nous avons rencontré le sens qui épouse l’action, le sentiment qui s’aveugle des pulsions instinctives qu’il grandit comme une gloire d’avoir vaincu, d’avoir dépassé le seul statut d’être. Nous avons effleuré la joie de toutes nos libertés ; celles qui procurent à la conscience ses issues là où les possibles paraissent des exils et là où nous habitons la mer de nos immanences. La grâce d’exister est une peau de velours à la friction du jour et nos fuites en avant déplacent nos passés jusqu’à sous nos pas alourdis. L’instant griffe la signification de nos autrefois et nos vies font saigner les aubes profondes où nous tricotons sans relâche comme des araignées du temps nos toiles les plus étendues. Ta voix est une saison aux creux de laquelle poussent les fleurs que nous voudrions éternelles. Ce qui porte le mot à l’orée de la parole est ce qui ne s’entend pas. Seul, le tremblement fait frémir l’onde où se perçoivent l’été et l’hiver à venir. L’amour est une parole d’abricot où se veloutent le discours de l’âme sensible. Tes lèvres sont les portes de mes tentations autant que le précipice où mon désir se jette et ta langue me redit le chemin d’où je viens. Mon enfance et la tienne logent en commun une vérité qui s’habille non plus des espaces que nous occupons, mais des ressources de nos matières informes où s’engendre la représentation de nos formes indissolues. Nos présences où s’englue l’immédiat recouvrent nos plaies comme des pansements d’infortune tant que nos dires ne se fondent pas à la réalité de nos perçus. Ce n’est que lorsque l’innommable a atteint nos cœurs que l’interprétation s’efface au profit du frisson qui caresse. Te dire et t’aimer se juxtaposent alors et le miroir ne renvoi qu’un seul écho dont l’unité repose hors des saisons narcissiques. Ce n’est plus toi, ce n’est plus moi, c’est la vie qui frémit dans son halo de surpassement où le chaos et le rire s’étreignent comme deux vagabonds ivres de leurs sens contraires. Il en est de même de cette vie indéfrichable qui occupe la mort à chaque interstice. Il en est de même de la mort où s’éteint la matière pour ne laisser place qu’à une grande lumière blanche où s’agrandit la responsabilité du temps. Nous nous créons de ce que nous sommes dans l’impartialité de nos surpeuplements, à accepter l’intégration des éclairs qui ruinent nos efforts à bâtir. C’est dans l’éphémère surpassement des ombres où quelques étincelles nous laissent croire à la lumière pleine et entière que nous convoquons de nos rêves créateurs et de nos ambitions à déchirer l’imaginaire où se noie l’apparence des jours et des nuits que nous démasquons l’air qui tend ses bras à nos désirs. Viens, il est encore temps, viens allons gaspiller l’heure de nos oublis, viens embrassons-nous de nos puits fragiles et délestons-nous comme des bulles insoumises s’envolent vers leur éclatement.

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Commentaires
G
Je vais replonger dans la poésie, au secours !
B
Merci de ton oeil, ségo.
S
" Ce n’est plus toi, ce n’est plus moi, c’est la vie qui frémit dans son halo de surpassement où le chaos et le rire s’étreignent comme deux vagabonds ivres de leurs sens contraires."<br /> <br /> Sublime cette phrase...<br /> encore un histoire d'homme et de femme..:)<br /> que j'aime beaucoup...
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  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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