C053 - J’ai perdu toute solitude.
J’ai perdu toute solitude. Partout où a frappé la foudre rugueuse des injonctions. La nuit paresseuse est l’ombre d’une lumière diaphane où surgit le leurre.
Le noir murmure où la vie se cache et l’abandon des doutes tissent le reflet. Je ne sais rien du pourquoi j’existe. Je me sais seul et là présent. Atterré à l’urgence.
Embrigadé malgré moi à occuper les vides de dissemblance de ma plus singulière évidence. Et malgré que je ne sois qu’un tiret parmi le nombre incalculable qui relie l’homme à ses origines jusqu’à son devenir, je me sens conjugué à cette famille vivante. Je ne suis même pas seul de moi-même.
Solitaire bien des fois j’arpente la courbe de mes effrois amphigouriques dans l’altérité de ma seule sapience. De la solitude, je ne suis qu’un échantillon. Ma conscience se meurt dans le mot et naît à l’instant privilégié qui ressuscite le malentendu où résident ma chair et mon sang et l’acte qui signifie.