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LA COLLINE AUX CIGALES
4 janvier 2009

I203 - Au terminus des bancales.

portrait_of_madelein

Parce que tu n’es pas là, mon corps se délie de mon âme et chacun d’eux vagabondent dans une opposition sans fin. Mon être de chair s’appuie sur l’acte comme l’épi de blé se tient sur sa tige. La parole de mon monde lointain et enseveli m’arrive lourde et essoufflée et la vérité qu’elle contenait a perdu en chemin sa ferveur native. Elle n’est plus que lait caillé sous les moustaches de mes mots, une miette de dire retroussée comme une manche trop longue. Tout l’éphémère de l’acte oral à se témoigner s’efface du temps qui le moissonne. L’intermédiaire de l’écriture saisit la part restreinte qui reste au bout de la langue pour se suffire à graver le peu d’autorité qui ne s’est pas encore évaporé. Mon âme dans son mouvement imperceptible se défait de l’attente et vole comme un oiseau allant rejoindre une terre plus chaude propice à oublier les gelures et les froideurs qui occupaient le nid devenu la glacière du sans repos. Nous voilà jour à jour dans l’écaillement de nos ailes à parcourir les distances réduites à un dos à dos. Parce que tu m’adosses comme un drap d’espérances où voudrait se blottir l’exubérance de l’exil. Parce que je te fais dos, là où le face à face n’est pas envisageable. Néanmoins liés dans ce gouffre de nous-même nous sombrons ensemble dans l’inexactitude de nos cœurs qui réclament l’apaisement. Nos réalités sont des emprunts que nous avons faits aux dons de la vie sans chercher à savoir à qui elles appartiennent. De ta glaise à ma mélasse s’engendre une boue dans laquelle on se retranche. Je tente à plonger dans le verbe pour l’occuper de toi partout où une clarté semble apparaître, mais ce n’est que dans l’émergence du noir que gonfle la lueur. Et il me faut la bougie de tes yeux pour recréer la flamme bafouillante de ma conscience peuplée de tes horizons. On se déguise d’inconnues lumières pâles comme des lampions immobiles sur des stèles de granit alors que tout bouge en nous et autour nous. Sur le paillasson de nos audaces, nos cœurs se sont frottés jusqu’à l’extrémité de leurs souffrances restées suspendues sur l’ortie des préjugés comme deux feuilles mortes que le vent emportera de sa prochaine rafale. J’ai toutefois traversé nu ton soleil de fraîcheur de source et mon sourire naît sur tes lèvres lorsque j’imagine ta bouche embrasser le miroir de mon rêve.

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Commentaires
B
En gros le sensible est une apparence telle une chrysalide dont on voit le fond. Et je doute que se foutre de sa gueule est un sens.
B
Pour s’incarner en lumière, il faudrait la puissance des ténèbres et je crains ne pas être adoubé de cette matière par la seule énergie de mes possibles. Seule la main touchée pourrait être le flambeau de mes nuits à venir. Merci de tes mots.
L
Nulle vérité a plus de vérité <br /> ta perception est plus touchante que ma main touchée <br /> et j'ai appris de cette main plus que de toute ma vie <br /> Alors incarne toi dans la lumière de mes yeux avant que la nuit me dissipe a dit Juliette à Roméo
I
En gros t'as fini de te foutre de sa gueule
LA COLLINE AUX CIGALES
  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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