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LA COLLINE AUX CIGALES
5 janvier 2009

204 – Sans raison.

portrait4

Sans doute partout où il y a distance il y a en même temps proximité. De ce qui m’assombri je ne redoute finalement moins le noir que la lumière qui pourrait venir m’y surprendre. Absorber ce que nous sommes ne serait qu’avaler une poussière à un désert qui n’en finit pas de s’étendre. De mon ventre à l’éclat d’une étoile juste l’éclat qui ne dure pas plus de temps qu’un éclair. La seule mesure concevable est cette démesure dans laquelle se meut l’agir. Nos prétentions sont une duale fondée sur la critique. La raison pure n’est alors que cet amas de buée dépourvue de perceptions. Même ce qui est immobile vibre d’ondes bouillonnantes, il serait vain que de courir après ce qui fut déjà bien avant. Nos racines précèdent mais elles ne sont sans doute qu’un préliminaire cachant des essentiels qui nous échappent. En dehors de ce que je sais, de ce que je vois, de ce que je sens, rien n’existe. Et pourtant. Il n’est pas plus sot que de se sentir être pour se fier à ses fondements. Partout où règne en maître l’impossible, une charité toute naturelle ouvre la vie à ne pas s’engluer de sa propre mendicité.

Nos visages ne sont que voyage. Nos perdus ne sont que des visages. Je ne suis qu’une résistance. Le changement m’échappe parce que je l’habite. Et au fond de tes yeux, ce que je vois, c’est l’étendue qui me sépare de ma naissance. Car c’est au fond des tes yeux que reste encore le berceau de mon sang qui a glissé. Car c’est au fond de toi que je me sais le plus inaltérable, le plus vain et le plus insipide de tous les tourments. Une miette d’eau se rappellera toujours l’océan, malgré sa place ou sa forme ; qu’elle soit pluie ou larme, elle a la mémoire du silence qui perce tous les bruits qu’elle décapite comme un torrent d’étoiles pourrait fondre sur la lune à l’inonder des crépitements de leurs mélancolies à étouffer la jubilation d’être le hiatus invertébré qui inocule le sens de l’arrachement.

La terre n’a qu’une jambe et nous vivants nous ne sommes que son bras désarticulé. Tu ne seras qu’avec toi-même que le jour de ton trépas, jusque là, il te faut t’habiller de tes résolutions à te déterminer de ce déterminisme qui n’est pas JE, mais qui est tout à la fois ton être de chair et ta conscience inachevée. Ton rêve est un outil bien dérisoire lorsque tu songes au desserrement de ta torpeur. Un nain qui surmonte les sommets est un géant qui ignore les fourmis qui le parcourent. Ton excipient, ta force et ton altérité n’ont d’autres logis que les fièvres de ton cœur. Et tu es aussi déréglé qu’un amour sans solitude.

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