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LA COLLINE AUX CIGALES
19 décembre 2008

I181 - Vide sans vide.

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Chaque jour s’ouvre avec des absences venues de si loin… Le transport du vide alourdi le vide en une masse compacte. Ce coton imbibé d’eau suinte et ne peut plus rien absorber. Chaque jour se referme avec son lot d’absences parvenues à nos sens d’un vide qui sommeille aux marges jamais définies par les frontières du réel. Dépourvus, nous sommes dépourvus de ces eaux fumantes crachées sur un futur dont le passé n’a pas de traces. Vidés, déchus de nous-même, chaque élément se compare au rien qui prend pourtant tant de place, toute la place.

Une larme de vie est aussi imprévisible que tes yeux lorsqu’ils s’éclairent, que tes mains lorsqu’elles caressent l’ombre de celui que tu aimes, que ton corps lorsqu’il ondule, feux follets de ses formes sans contours. Imprévisible ce jour au milieu de la nuit, cette lueur évanescente qui creuse le noir et ses effluves fragiles. L’absence revient et remonte de si loin. Nous la savions sans le savoir, dans chacune de nos fentes, au cœur de nos failles l’empreinte du vide gorgée d’inénarrables secrets pour lesquels nous ne détenons qu’un contenu inexpliqué, une mémoire que nous pressentons sans pouvoir la lire. Nous le sentons, nous le vivons et cependant cela nous échappe comme une absence pleine de l’idée que l’on s’en fait. Cette absence là, nous invente, nous prolonge, nous parcours, nous afflige et nous préoccupe à chercher à la sève de nos racines le suc de nos origines, au-delà même de l’origine. L’immensité nous absorbe autant que nous en défions sa grandeur. Comme si une seule de nos larmes recherchait en tout océan l’eau qui la faite. Comme si une seule étoile cherchait dans la multitude des galaxies la lumière première qui l’a éclairée. Je m’arrête à tes yeux et déjà je sais la multitude. Au bord de l’absence, je te façonne de mes tourments et de tous mes rires. Je sais que tu es là, je sais que tu n’es plus là, c’est pourquoi je te recommence à tour de bras, à bouche ouverte, à coups d’idées, à coups de folies, dans l’étuve bien trop hermétique de mes laboratoires où la graine de vie tantôt papillon, tantôt poussière d’argent, tantôt coquelicot, toujours éphémère de tes vides qui ne sont pas rien.

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  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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