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Parce que nous étions enfants de nos immesurables distances à nous éclore, parce que nous avons grandis sans nous soucier des heures vieillies à nos horloges sans bracelets, je voudrais puiser à tous les forages et à toutes les sources jusqu’à la moindre goutte des heures d’amour, des heures qui gonflent comme la pâte cannelée du gâteau d’existence que l’on partage dans l’alcôve des émotions sans retour.Et si des larmes que nous n’avons su nourrir de nos trébuchements, le désastre n’a su nous emporter, sourions de ce qui nous reste de lèvre et agitons nos visages pour leur donner encore une fois la sensation du vertige que nous éprouvons à nous danser comme les flammes d’un feu aux éclats de pourpre, sans lendemain autre que la braise qu’il aura su inséminer à l’indéfini de nos rétines lustrées. Habillés de fumées blanches nous irons dormir sur la rive verdoyante de nos espérances nues de promesses trop hasardeuses. Et nous embrasserons l’herbe et nous embrasserons l’air afin que nos ondes jaillissent à la face du ciel.