I090 -
Sauvagement le monde s’écroule de ses indécisions à prétendre faire lever le jour et bercer la nuit. Sous la clameur de ton cœur qui bât la chamade, tu ne sais plus si c’est la vie qui frotte son chaos à tes dérisions ou si c’est ton cœur qui chavire les lieux de tes espérances. Le chavirement est de taille à brider le vertige et à souder les écoutilles de ton radeau à rêves.
Sous tes paupières se brise le visage du ciel et l’orage claque de ses vrombissements qui annoncent le déluge. Le grondement suinte en larmes pointues qui trouent le sol dans leurs chutes. Tout n’est que ruines et le désenchantement lape la rigole des abandons. Ce qui brûle encore ne sont point les fagots de confiance mais la chair de poule des effrois prodigués. Dans l’abandon le plus cuisant est cette forme de mépris et d’indifférence qui effacent tout à la fois les visages et leur séduction.
Limogée, tu te rétractes en tes exigences de dignité. Et si le feu brûle tout, tu veux néanmoins l’emporter dans tes valises pour qui sait, le semer à ton tour sur d’autres terres. La dégringolade est une danse que le ventre répudie, il préfère l’escalade quitte à grimper sans corde. Mais il te faudra dire non quand je dirai oui.