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LA COLLINE AUX CIGALES
11 août 2013

Un tic-tac de détresse.

324_353_homeEncore aujourd’hui, ma langue est gonflée de mille graines éclatées. Je ne sais pas, ou bien je ne sais plus, reproduire l’été, la mer, le sable et le parfum iodé accompagnant notre enfance. Je t’aime dans mon présent immédiat, et non dans une chronologie rituelle orchestrée par le mouvement des hommes et de la terre. La lumière aveuglante de ton coeur dissipe le temps en fragments sucrés, en myriades teintées d’apocalypses. La vie restante ne me brûle jamais autant que tes braises. Toute la force du temps s’est réunie dans nos âmes où coule une présence transparente. Tu es partie et je demeure, tu es partie et j’écris sans toi ce qui est resté dans l’immobilité. C’est une plage majestueuse, étendue et claire, précisant l’infinie émotion que je conjugue avec tous les verbes et à tous les temps.  

Tu vois, les jours s’écharpent et ils ne se ressemblent pas malgré leur continuité obsédée, malgré la constance machiavélique d’une durée réprimée dans le linceul du néant. Seul survit dans nos cœurs un tic-tac de détresse mille fois répétée. Les flonflons se dissipent et laissent place à l’essentiel. Mon corps se courbe comme un roseau et je vois encore tes yeux crier la vie comme un buisson ardent. Sale image restée sous mes paupières pour empoisonner mes yeux ! 

La vie est oublieuse de ce qu'elle prodigue. Pourtant, chaque jour, depuis ton départ, je me confie à toi, je te parle à haute voix et je t’invite en secret dans le ruisseau où se déverse doucement l’avalanche de mes émotions. Optimiste, je ressasse les événements passés et je me laisse emporter par le tremblement de la lumière qui éclate dans mon refuge. 

Il ne s’agit pas de traverser la mort comme on le ferait d’une ombre plate, d’un tunnel alpin transperçant la montagne. Non. Je dois d’abord perforer les murs qui clôturent et cintrent les dogmes puissants d’une sagesse de raisonnement. La réflexion expatriée aux antipodes de l’humilité, je dérive lentement parmi les courants sensuels d’une mémoire où circulent tes parfums. Tu es toujours là, évanescente et discrète, comme une buée imperceptible. Des mouettes quittent le dessus des mers et viennent s’installer sur le bitume chaud qui entoure nos embrassades et nos paroles amoureuses.     

 

- Bruno Odile -Tous droits réservés ©

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Ceux que nous aimons sont toujours là, entre deux portes, .. entre deux souvenirs.
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