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LA COLLINE AUX CIGALES
9 août 2013

Je est devenu une perle intouchable.

Untitled_Yarek_GodfreyAujourd’hui, loin du tam-tam des fausses paix, l’aube envahit les anneaux blancs recouverts d’un sel séché à vif. Des graines d’encre croisent patiemment la parole du sable. Il y a un état de veille sur les lampes éteintes du quai et des digues.

Seul, je m’abîme à brouter le temps qui ne sait rien des adieux. Je coule et m’ensevelis dans chacun de tes ports puis je m’envole de mon ciel pour rejoindre l’ombre de tes soleils.

Mais, je sais que cette invisibilité vivante est à l’origine des ruines éparpillées sur lesquelles je continue à marcher sans les voir. Tu identifies l’amour et cependant je ne sais toujours pas le nommer comme je l’entends. 

Il y a ici, une perte de sang dans un mouchoir brodé à tes initiales. L’amour s’est dressé au devant de l’espoir. Des reflets d’argents glissent sur le calme de la mer. Une image virtuelle passe dans l’angle d’un miroir. Une onde lumineuse et éphémère transperce le silence plat de l’horizon. Une vague notion de liberté se mélange à l’identité de nos êtres. Comme un autre soi-même, l’heure mendie à l’horloge de nos cœurs. Je est devenu une perle intouchable où l’air efface les traces.   

Nos remous intérieurs ne sont pas de simples attractions. Nos tourbillons ne savent rien du tumulte qu’ils produisent. Ils sont le décalage violent entre la réalité et les illusions, entre la souffrance ressentie et la beauté que nous accordons à l’amour inconditionnel. La vie est un exode sans protection, il nous faut paradoxalement mourir mille fois de mille échecs cuisants pour nous renouveler dans la peau de l’espoir. De la mémoire, il nous reste seulement l’immédiat. Nous n’en sortirons pas, le présent est incontestablement l’action immédiate. Même si des mouvements désordonnés ont toujours le dernier mot, nous sommes là d’un seul pied, d’une seule voix et nous faisons la nique au reste du monde.  

Que reste-t-il comme preuve de ton existence ?

Alors que la vie continue sa course insensée, que reste-t-il de tes rires, de ta façon de parler, de tes yeux grands ouverts ? Nous qui t’avons tant aimée, l’amour que l’on te dédie est une obole, une dette, un parchemin où nos marches douloureuses défient ton absence. 

 

- Bruno Odile - Tous droits réservés ©

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