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LA COLLINE AUX CIGALES
7 août 2013

Tu es là, et c’est tout ce qui compte.

Untitled_2009_Yvonne_Jeanette_KarlsenMon grimoire est dans ce lieu d’existence atemporel. Ecrire, c’est voir. Ecrire, c’est dire ce que l’on a vu, senti, entendu. Dans cette forêt de charabia iconoclaste où l’homme concret cherche à déchiffrer et à comprendre, il peut exister une poésie, un espace où chaque mot est une fusée jaillissante du silence. Ecrire, c’est déplier ses rêves et fusiller la réalité encombrante. C’est revenir inlassablement au seuil d’un murmure, c’est errer en soi pour y déchiffrer ce qui s’y est perdu. Parfois, je plonge longuement sous les courroies du silence pour deviner la mélopée chaotique qui s’insurge contre le vide.

J’aime l’idée de l’éclaboussure des grains de sable sur nos déserts. J’aime cette inondation de vérité indicible, cet air frais venu par-delà les routes d’épices. Ainsi, du safran incarne le sang à la parole et mes ablutions verbales rincent les mots savamment tenus au bout de la langue.

J’éteins le feu qui heurte la lumière. Des pépites d’air s’enfoncent profondément dans la mer et ton cœur tinte dans ma poche.

Ce qui jaillit, c’est l’écriture instinctive. C’est l’agglomérat spontané d’une lumière restée enfouie dans la particule fissurée de nos émotions. Je m’apprivoise comme je peux. Presque rien et pourtant des copeaux de givre se transforment dans la main avec laquelle je t’écris. 

J'apprivoise la lumière sans lasso et je deviens tout entier à l’écoute du mouvement clair qui résonne dans le cœur de fumée où nous renaissons de nos cendres. 

Je suis dans les forges de l’écriture. Englouti et cuirassé par elle.

Des socs d’air tranchent mes lignes de vie, et nos mains s’enlacent.

Le courage est providence, la résolution est cutanée. Tu es là, et c’est tout ce qui compte. Extirpé du fatras, un poème claironne le jour qui transite dans mes veines. Je me résiste et c’est toute la violence des heures mortes qui tambourinent dans ma chair.

Il y a toujours un lieu d’amour, un lieu de ferveur, un lieu de prière. Une aire d’abandon où le vertige n’a plus d’appellation tant il incarne l’unité balbutiante qui secoue notre présence au monde. C’est un espace de vérité, un abîme exorcisé des ténèbres, et je te retrouve dans ce cœur mille fois brisé, dans ce cœur de chair vivante où je te croyais disparue.

Petits bouts de plaisir placé côte à côte comme des bouteilles de champagne, chandelle éphémère des clartés intenses lustrant nos caves de blanc précieux. Nous avons récolté le rire et moissonné la joie à pleines brassées. Nos corps se sont huilés comme des lampes et nous avons brillé comme des astres dans les ténèbres de la nuit.   

 

- Bruno Odile -Tous droits réservés ©

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