Hâter le tocsin.
Tu as pressé le pas
Redoutant l’arithmétique
Des jours sauvages
La trêve des moments pleins
Les grandes tempêtes
Et les fagots du vent
Tu as accéléré la cadence
Des rêves qui ouvrent les nuages
Le mensonge de la mort
Suspendu à la erse des vivants
La neige crépitant dans la cheminée
La pluie coulant dans la rigole
Tu as voulu arracher la tendresse
Agglutinée sous des portes closes
Tu as remué ciel et cœurs
Et mendié l’aveu des sens
Comme seule boussole
A l’horizon perfide des envies
Alors même que ton besoin
Devenait un poison sur l’étendue
De ton dénuement
Tu croyais à la vérité implacable
De l’étreintes des sources
Qui dévalent de la nuit du temps
Pour éclairer les pierres
Sur les chemins des corps de joie
Une messe de désespoir
T’attendait sous tes draps.
- Bruno Odile - Tous droits réservés ©