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LA COLLINE AUX CIGALES
11 juillet 2013

Nos yeux sont des suées.

Nymphe_au_bord_de_mer_Jean_Joseph_Chevalier_703x1024Une vie ne peut pas être entièrement repue sans qu’on lui accorde la bonté de sa déviance. Des chevaux sauvages galopent sur la plage de nos îles anciennes. Mon rêve est fécondé de délires ; des milliers de petits œufs prêts à éclore jonchent de toutes parts. Parfois, le liant et le lié s’assemblent. Dans l’obscurité, joie et malchance s’illuminent au loin. Et puis, soudain, un jet d’étincelles éphémères éclaire l’obscurité où tu t’étais repliée.  

L’amour connaît bien les masques d’Aphrodite, de Vénus et d’Artémis d’Ephèse. Il était là antérieurement à la première aube, il produisait déjà son lait de jouvence avant que nous l’ayons goûté. Il éclairait les terres inconnues sur lesquelles les cœurs déchiquetés parlent aux fantômes. Et j’en suis convaincu, il ne nous laissera aucune chance de lui échapper. Il nous tenaille et nous séquestre par ses douceurs incontournables.

Nos yeux sont des suées, nos bouches des flûtes de pan, nos ventres des calices et des hosties et nos cœurs défilent dans l’indifférence et l’abstinence. L’épiderme de l’aube sait déjà le chant du coq inondant le sang du monde. Nous sommes immergés par cette respiration qui s’enchevêtre à la nôtre. Sur nos tempes s’imprime le pouls de cette influence mortelle de l’amour. Et toujours, nos matières sont à la dérive entre l’être et l’oubli.  

Immatures cordeliers, nous façonnons les nœuds mal faits et trop lourds qui nous conduiront aux fonds de nos mers. Et nous mourons de chaque nouveau départ qui s’incruste sur le précédent. L’amour est une meule où s’affûte la passion qui nous poignarde.

A nouveau, l’heure est blanche comme une farine qui attend tes mains et l’eau pour se gorger, pour gonfler, pour s’emballer dans la course aux promesses gourmandes.

Ce que tu ne savais pas et ce qui est advenu, tout cela tu l'as comblé sans le prévoir. 

Parce que ton acte incisif est celui d'une liberté retrouvée.

Parce que ta mort volontaire a laissé derrière toi les rochers qui limitent la mer et le ciel découpé en mille fragments. 

Parce que nos vies puisent et s’épuisent dans l’irrationalité, dans la permanence de l’inconcevable.

 

 

- Bruno Odile - Tous droits réservés ©

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  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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