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LA COLLINE AUX CIGALES
12 mai 2013

Une bougie dans un champ.

stuqxyxv

Je voyage en moi pour te rencontrer. Les centaines, les milliers de sarcasmes qui résonnent comme des pipelettes sont d'une architecture déséquilibrée, aux formes extravagantes, avec des toitures et des chutes absurdes ou inutiles. La foi nous guide davantage qu’une conviction subliminale. La foi est cette heure impénétrable dans laquelle se réfugie l’origine de toute existence. Elle est ce -je veux y croire- inaltérable qui nous seconde dans nos petites voix intérieures. Voilà sans doute ce que tu m’as appris de la vie. Mais à n’en pas douter, tu me l’apprends aussi par ta mort. 

Il m’a fallu reconsidérer les muscles du temps, son agonie persistante, ses vigies démoniaques et sa dureté implacable. Tu te rends comptes ! La mort dans sa puissance nouvelle m’a parlé jusqu’à l’étranglement. Elle m’a insufflé son discours de tunnel blanc, son creux et son vide strident, déchus dans un arc-en-ciel où sombrent tous les rêves de l’humanité. Je t’y ai rencontrée. Je t’y ai devinée comme un oracle sans bouche. Image sagace et pénétrante, un rayon de toi a posé ses yeux sur ma misère. Un rai de toi a pénétré la distance de ma nuit comme une scie du temps.  

Je rêve de tranches d’étoiles, de morceaux de lumière saupoudrée sur le verglas de la mémoire. Une bougie dans un champ de marguerites illumine la terre. Nous sommes tout petits, blottis dans l’ombre. Je vois l’arcade lumineuse au fond de tes yeux. Je suis dépourvu d’immensité et l’infini a la gueule d’un loup. Je ne connais pas ton rêve et je m’effondre aux pieds de chaque jour neuf en pensant : encore ! 

J’ai glissé. J’ai dérapé sur cet asphalte d’ombres graisseuses. Nous n’avions plus rien à dire et les mots étaient devenus des relais de composition florale. Un muguet dans la voix, une rose dans la gorge, un pétale de coquelicot sur la langue. Au loin, une moissonneuse batteuse faisait chanter le blé et je me détachais du monde en désapprenant la vigilance que j’avais conservé du vide.

 

 

- Bruno Odile - Tous droits réservés ©

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  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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