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LA COLLINE AUX CIGALES
1 mai 2013

La mue imperceptible du désarroi.

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Que d’effervescence dans les volutes d’eau et d’air qui passent. Comme le nuage est simple de sa lampée de fumée. Il y a quelque chose de poreux dans cet arrière goût de baiser. Une langue traîne sur le flanc de la colline. Un cours d’eau serpente parmi les broussailles épaisses de la garrigue. Je ne sais pas toujours ce qui m’emporte et encore plus rarement où cela me mène. J’habite le pressentiment et l’initiative. Je deviens acte. Je suis cette naissance bridée dans le moule de l’univers, cette déjection de poussière virevoltant dans l’air glacé.  

L’un l’autre, nous savons tellement ce que nous ne sommes pas. Ta bougie s’est éteinte, il me faut souffler à mon tour sur cette mèche bleue. Absent de moi-même, je loge dans la nacelle qui surplombe les ronces. La bruine fossilisée à l’intérieur de la parole liquide nous parle du souffle criant de la tempête. Puis, une fois encore, c’est la mouette qui passe au-dessus de la mer. Nous occupons des pensées fines et légères comme la rosée sur le trait qui nous sépare.  

Nous habitons l’île de nos exigences comme des berceaux interchangeables. Nos douceurs sont des entendements, nos échos des résonances inscrites sur nos miroirs comme des cicatrices singulières. Nous mangeons et nous buvons la pierre vivante de notre cathédrale d’amour.  

Les yeux griffés d’air saillant, les cils en pointe, la marmite de fonte gronde sous le feu allumé. Tu remues dans la flamme qui dispose du bleu et du jaune, cette tambouille brûlante où le désir s’accomplit dans le noir. Nous sommes une même brûlure. Le temps vendange l’auréole au-dessus de la chaleur.

Nos cœurs en brûlis s’envolent rejoindre l’infime jouissance qu’il y a à se penser et nous sirotons la lumière filtrée au tamis de nos âmes.  

Nous vivons la distillation d’une grâce miraculeuse, la mue imperceptible du désarroi.

Le détachement comme un puits d’air déjoue les frontières de la perte. Sous la chair de notre histoire, un squelette égaré tremble encore. D’un instant à l’autre, la chute. Les os en bataille jouent au Mikado. Un jeu nécessitant l’adresse et l’habileté de chaque respiration.   

  

- Bruno Odile - Tous droits réservés ©

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  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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