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LA COLLINE AUX CIGALES
30 avril 2013

Un être, pas deux. Un être suffira.

Ce n’est pas moi. C’est le nombre qui s’enfuit. Ce n’est pas la fessée du jour qui rougie la nuit. Colocataire, la lune paie son loyer avec des croissants. Les étoiles n’y voient que du feu. Derrière le ciel, une mouche dévore le miel des mystères. Ce n’est pas nous, assis sur la rambarde des heures bleues qui chevauchons l’haleine de l’aube. Mille pièces de jour sont couchées sous la farandole qui défile sous mes paupières. Quel âge as-tu ? Combien d’ombres te suivent ? Je ne sais pas, je ne sais rien de ces tuiles qui cachent les nuages. Je n’ai rien vu d’autre à l’horizon des mers que ce grain de sable où dort la lumière.

Dépôts de pluies, les flaques grondent les tempêtes qu’elles ne savent accomplir. Un peu de mousse verte grimpe la collerette qui entoure le vide inachevé. Nous étions deux, vingt, cent, et les feuilles du micocoulier tremblaient comme de jeunes premières avant le spectacle de la nouvelle saison. La parole a mille ans et nous mordons la poussière dans les siècles passés. Paroles tachées, mots écornés, le rustre des voix anonymes grince encore la phrase appropriée à la circonstance.

Que signifie la médaille posée sur ta langue ? J’ai faim et j’ai soif, je tabanège dans les roulis d’espoir empopelinés d’éclairs et de soie. Le vent qui passe cloque mon errance. Je suis un boursouflé des histoires vaines. Je compte le temps qui s’échappe. Je ne retiens bien que la mémoire qui l’effile. Je défile à la bonne saison comme un escargot sous la pluie. Une goutte d’eau me suffit. Ma conscience est une projection, un caillou jeté dans la marre aux canards à mille pattes.   

Ma vie dort dans tes bras. Tu n’es plus là, mais l’empreinte de ton parfum enfarine encore ma respiration. La vie et la mort s’apprivoisent l’une l’autre. Le temps vernit l’éternité pour la faire briller sous les fagots secs que le feu a épargnés. Tout est compté, le temps et l’amour, la poudre et les canons. Mais, je n’ai jamais su calculer, les chiffres que j’additionne sont à l’écart du rêve qui use la réalité. Toute ma logique s’est épuisée dans les rivières de ton sang. Je n’ai que ton sourire pour emblème. Ton visage pour bouclier.

Hier encore, tu me disais que la caresse onctueuse l’emporte sur le poids des tristesses amassées. Un être pas deux. Un instant pour des milliers, un baiser pour remède à toutes les échappées.

 

- Bruno Odile - Tous droits réservés ©

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Commentaires
L
Un commentaire des plus banales, une pensée, un sentiment je ne sais pas mais... hou la la, il est sacrément beau ce texte!!
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