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LA COLLINE AUX CIGALES
3 février 2013

Ici et maintenant. (Le cœur vivant ?)

158

La nuit est la condensation du jour et de ses attentes. Tu te révèles dans le noir. Tu traverses mon sommeil comme l’oiseau cherche une branche où se poser. Avec toi, j’habite la tache glauque du givre et l’éclaboussure du vide. La nuit, j’invente le prolongement qui échappe à la lumière. Le rêve est mon puits d’éternité. C’est une boucle qui dure. C’est une réécriture sans frontière. C’est le lieu d’excellence pour l’attente qui se dénude. Sous mes paupières, je suis nu avec toi. Si nu que j’ai froid.

Il n’ y a pas de bonheur heureux. Des symphonies creusent des baies pour les sourires. Mais ce sont des tranchées dévastées par l’accablement de l’attente. L’instant qui normalement révèle c’est enfui. Le temps a sombré dans le contre courant. Tout ce qui s’avance, recule. Devant, c’est derrière et réciproquement. Tout s’arrête pourtant pour reprendre souffle. Un instant, je crois que l’ombre ne durera pas. Je ne suis déjà plus là.

Je rejoins la joie que j’invente. Je suis créateur de mes sourires. Mon souffle est lent, tout proche de la mort, et c’est là que je respire le mieux. Inutile d’enflammer corps et âme. J’habite une clairière où la lumière vient de l’intérieur. Mes racines sont des plafonds. Mon cœur est une voix baignée dans les chardons d’une mémoire traversière. Je m’abîme à penser. Je m’édulcore à me souvenir. L’arc-en-ciel est sur mes lèvres. Je te parle et mon corps est une présence invisible. J’alterne avec le fantôme d’une identité sans cesse fuyante. L’ivresse de la respiration s’envole avec l’air qui remplit mes poumons. Le cœur vivant, certes, mais l’existence prisonnière de son étincelle. Je suis en éveil dans un recoin du mouvement. Immobile, tout tournoie autour de moi. Le bonheur, c’est ton nom sur l’image qui s’envole. Ma joie est le prélude de l’espérance, je la transporte puis la lâche. Je m’irradie dans l’unité qui me prive de rencontres. J’ai soif d’herbes et de vent. Ma bouche est ouverte comme un cœur dans un jardin recouvert de sable.

Il pleut de la cendre bleutée sur des ruines mille fois foulées. Je dors et je rêve. Je suis venu te dire ne m’attends plus, va, vole et brise les lanières du temps. Je te suivrais dans le feu follet qui devance la parole. Mon cœur ne pense pas, ne pense plus, il est jouissance là où l’éphémère n’existe plus.   

« Ne vivez pour l'instant que vos questions.Peut-être, simplement en les vivant, finirez-vous par entrer insensiblement, un jour, dans les réponses. »     - Rainer-Maria Rilke - 

Un nouvel épisode de la vie s’inscrit dans mes os.

 

 

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