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LA COLLINE AUX CIGALES
20 janvier 2013

Confrontation.

18_mentor_peinture_nu

Il n’y a pas de conquête en dehors de soi. Dehors, l’horizon soigne la droite horizontale où s’échoue la mer. Dehors, c’est le miroir de nos flaques et de nos regards envieux. Nous nous effilons dans le chapelet qui touche le sable. Une photo est posée sur le filigrane, mais l’émotion est ailleurs. Turbans et voiles flottent au vent, là-bas au loin, un cœur dérive sans entrain. L’heure est liquide et les vagues repliées. Le silence est iodé, il sommeille dans le sel des repentances. Je suis là, assis devant d’anciens spectacles. Le rideau est tombé, mais j’entends toujours une voix murmurant la nuit de nos retrouvailles. Tes mains sous la mer chavirent avec les algues. Je ne te vois plus, je te devine sous la couverture du coucher de soleil. Tout ce gris inonde l’étendue, et cependant une poche de tendresse se déverse comme un souvenir moelleux dans lequel ton sourire me renvoie ses aveux.  

Tout se meurt sous les strates du monde vu ou projeté. Les images se chevauchent, s’amalgament puis s’éteignent. D’autres arrivent et suivent le même trajet. Rien ne dure. Rien ne dure. Rien ne dure.

Nos corps sont les témoins de l’eau qui fuit et des caresses indomptées. La vie se confronte toujours à l’invisible, à la nudité des émotions qui se diffusent au-delà de nous-mêmes. Nous sommes des êtres de grêles et de gelures. Le froid est la dimension d’origine, la brûlure ne vient qu’après. D’abord engloutis dans la glace, nous émergeons à la lumière du soleil qu’après de multiples tentatives. Ce n’est qu’arrachés de la peau de nos rêves qu’il est possible d’accéder au réel. Bien que la réalité soit elle-même déjà en partie dépecée de sa matérialité. Nous la touchons toujours un peu avec l’appréhension de la déroute qui nous laisse dépourvus de toute acuité. Je ne pleure pas sur mon sort, c’est lui qui achève ma curiosité et mes investigations permanentes. Malgré moi, je m’effondre dans chaque reflet où tu apparais. Paradoxalement ma liberté devient mon désir. C’est parce que je te désire plus que tout que je ressens cette légèreté inégalable. Mon désir dure, s’enflamme, s’auto manipule, se détruit puis meurt avant de se renouveler. Peu à peu, je me métamorphose, je deviens ce marteau qui frappe sous la pluie, cette faux qui scalpe le vide. Je suis l’ombre tapie sous ma langue. Derrière l’enceinte surpeuplée de mes songes, un couteau sans lame flotte sur les vagues de la dérision.

 

 

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Commentaires
S
Ta plume sait être lumière dans les abysses de l'ombre..
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  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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