Je le savais.
Assis sur la bûche du temps
Les yeux aux vagues du vent
Heures écrasées à la fourchette
J’attends l’heure dans mon assiette
Des algues dégoulinent des nuages
L’instant blanc tourne la page
On est là sans y être
Une ombre crisse parterre
Retirée d’une image sans couleur
Nos fronts, tisons frondeurs
Estampillent la profondeur
Et nous coulons dans un songe
Où nul soleil ne nous éponge
Demain se couche aux racines du temps
Dans la friture de la nuit
Deux cœurs appuyés sur le couchant
Emportent avec eux la pluie
Et la blessure de toute une vie
Nous n’aurions pas du venir
Sans connaître le poids d’un soupir.
Nous reviendrons, parce qu’on revient toujours
Les bras et les mains chargés d’amour.
Avec dans les yeux, le soleil du premier jour
Et le frisson sur le rebord de nos labours.
La joie est une besace percée. Coule le temps, plonge le rire, demain est un instant sur le qui-vive de l’assertion. Pour être heureux, profondément joyeux, il faut affirmer l’arc-en-ciel qui traverse notre chair. Il faut rugir, dés l’aube venue, l’émotion colorée de notre existence. Nous sommes l’empreinte initiale du plaisir.