Le manteau de ta douceur.
Cette nuit, des papillons sont venus fourcher mes rêves. Mon cœur perché sur des étoiles roses les a vu passé devant la lune. Ils suivaient ton visage.
Au temps suspendu, des ballons de silence coloré s’envolent comme des postillons de sucre. Sous le chapeau de la lumière fatiguée, une source d’eau claire s’enfuit entre les bras des pierres réconfortantes. Le temps trace son chemin et le miroir n’y voit que du feu. L’harmonie des ombres se retrouve sur la façade tiède où traîne encore un peu de soleil.
L’écriture est rude. La solitude des lettres s’articule entre le vide de ta bouche et l’écho prolongé dans mes yeux. Chaque syllabe danse une java frénétique avant de chanter les dernières notes comme une cigale qui va s’endormir pour toujours. Un long moment poétique convoite la beauté des songes passagers. Des nuages d’innocence s’amoncellent sur l’horizon où l’éternité demeure figée comme une croix à la cime des montagnes. Une plénitude inexplicable enrobe la rosée sur mon front. La vision du tréfonds m’observe et des flocons de néant m’enivrent. Tout le Mistral souffle ta voix au-delà des épices qui, hier encore brûlaient ma langue.
Le manteau de ta douceur prend forme là où la brume s’étend comme la pâte d’un beignet sucré. Deux manches accrochées aux semences tendres s’égouttent comme des larmes de miel, et le col évasé de cette veste d’ouate ressemble au bec d’une cruche où se déverse l’embrun que je bois à grandes rasées.