Chronique invertébrée.
Le regard cousu dans tes yeux
Mon esprit n’a pas abouti
Au-delà de cette frange et de ce pieu
Où plus rien ne luit, où tout s’est enfui
Des pensées au cœur des choses
Sur le vide sans cesse reposent
L’espace inachevé de toute une vie
Dénoncent les ruines ensevelies
Les heures passent et je ne fais rien
Rien n’est plus entier qu’un soupir inutile
Un écho dépose sa gelée de romarin
Au seuil de l’abysse où tout est futile
Ce matin, je te respire dans la cascade translucide
Et l’eau qui trébuche sur le rocher emporte avec elle
Une lueur transparente qui dégringole, légère et gracile,
Comme une illusion se reflète sur le miroir où déferlent
Des ruines devenues une beauté inoccupée
Il y a peu d’espoir que la route où nous marchons
Soit un désert extrait de la fontaine fêlée
Que la lumière mâchonne pendant la floraison
Je viens à pas lent retoucher ta peau de cendre bleutée
Il ne reste qu’un abcès de vertige, un peigne de fumée
Où l’ombre se déverse et où dévitalisé je m’ennui
Comme un parapluie sous l’averse de ton prénom
Derrière un talus de foin sans amplitude
La mer intronise le silence et la solitude
L’instant navrant de l’aube vierge se diffuse plus loin
Les vagues éclatent dans la pénombre juteuse
Où la mémoire se gonfle du reflet de ton visage.