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LA COLLINE AUX CIGALES
15 août 2012

J’écris au dessus de moi. (4)

94hbhmjkEt puis, tes yeux qui s’entendent. Tes mains décroisées comme les cordes qui annoncent le départ du navire. Tes lèvres impuissantes à délivrer le message vaincu s’offrent aux heures précaires courtisées au chagrin. Tu t’es disloquée dans la véhémence et la défilade. Tu t’es inclinée en glissant dans une aventure solitaire, dans un parcours où plus personne ne peut te suivre, telle une Eurydice et son adieu fatal. Mais, je suis venu recoudre ma vie dans ta mort. De tes doigts, des lignes de tes mains, je m’écris d’une encre tienne. Nos patiences sont crucifiées sur nos langues, comme des repentis inavoués. A l’horizon égaré, ta brèche semble être un fourreau de noir pour les commentaires que tu ne feras jamais. Dans l’enclave inhabitée, je me fuis de ton départ et tente d’aboutir en un lieu inaccessible à la vie. Au chevet de ton fantôme, mon présent malade grime l’entente complice comme si nous étions deux.

L’imaginaire accouple les mondes et ramasse l’éternité faucheuse comme le vent soulève mille fragments invisibles qui le composent. Le temps sape le sédentaire et dérate le flot des histoires, laissant courir l’inconnu jusqu’au bout des chemins sans issue. Il mesure, divise, enfante et tutoie le parcours des dilatements charnus. De larges fumées épaisses brassent l’innommable de nos promesses, de nos dénis et nos déchirures. Une collision d’étoiles et de foudre terrasse le vertige. C’est un élément du mystère de l’existence, et nous sommes intégrés au dérèglement des heures. Toute notre histoire ne tient plus qu’à un fil, fragile et vulnérable. Son balancement s’exécute inexorablement bafouant toute gravité comme les étoiles soutiennent le ciel lorsqu’il se renverse. Dans cette constance immuable, les mots flottillent dans la suspension. Te dire, c’est offrir des bribes d’instants à l’éternité décagoulée, c’est catapulter nos émotions à la bouche de l’horizon rêvé. C’est inscrire nos similitudes et nos immédiatetés sur la fougue consumant nos lèvres, nos corps et nos coeurs.

Nos mots sont des vagabonds hors de leur maison, hors des refuges qui ont accueilli leur naissance. Et, si je t’écris encore, c’est à l’échappée, à la volée des sentiments qui me tordent et me fripent. Ces marauds impénitents criant leurs brasures comme des glaives de justice, ils tranchent les voiles des combats perdus d’avance. La vérité s’augmente dans la pureté des songes. C’est une lutte sans lutteur, un ciel sans oiseaux. C’est l’impertinence lovée dans le verrouillage de nos blessures. Nul clandestin n’y survit. Le cafouillage amorce toujours la souveraineté de l’inexistence.

 

 

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  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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