La clarté des heures inhibées. (9)

Aujourd’hui, le sens de monde sort de son labyrinthe et je vois des lueurs furtives tracées dans l’absence et l’inconnu. Tout ce que je sais se superpose avec ce que je pense. Plus haut que moi, des vies ténébreuses et exaltées démantèlent ce que j’ai cru savoir. C’est un autre miroir où l’oubli ressasse des logiques aberrantes. Je me nourris de ton absence, j’élude la matière désuète du sac de poussière et je revisite l’ignorance. Tu es moins inaccessible dans la transposition. J’accours vers la transparence du cristal, l’ombre et la fumée s’abandonnent aux reflets de l’amour. Tous les voiles se retirent des bustes de pierre. Cette source d’universalité où chacun est semblable malgré les différences, c’est la voie de mon cœur fidèle qui la trace. Je t’invite au coucher du soleil, et la lune se souvient de l’innocence où les yeux s’émerveillent.

Un éléphant sur la langue, et puis, une tirade, gardienne des poèmes, entrelacée aux encres qui remontent de la mer.

Dans chaque rêve, une audace curieuse. Dans chaque soupir, un entrelacs de fontaines dégorgées d’étoiles.

Sur la ligne d’horizon flotte une main seule.

Sur la ligne d’une canne à pêche, un bouchon volumineux pique du bec.

Sur la ligne effacée, d’anciennes frontières jouent au ballon prisonnier.

Dans les branches de l’acacia un écureuil picore le sucre des pétales blancs. Tu as tenu entre tes lèvres le miel des frissons cultivés pour l’heure vide.

La nuit écarte nos batailles de lumière. Au petit matin, nos lits défaits d’étincelles rejoignent le lave-vaisselle. L’étreinte du sang et de ses murmures nous a élevés à la moiteur qui délivre ses suées comme des geysers d’eau pure. 

Sur la ligne d’un tramway, les gares s’effacent.

Sur la ligne de ma main, l’odeur de poudre rappelle la flamme.

Sur la ligne divisée, un mur brille comme un chalumeau.

Au loin, le galop du cœur se dissipe dans la fumée. Un nuage sera notre radeau.

Comments

[Sedna]

Que ce radeau vogue vers la lumière..j'aime beaucoup ta conclusion.