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LA COLLINE AUX CIGALES
9 juillet 2012

Saillance. (5)

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J’avance là où mon cœur me guide. Et, je marche vers toi comme une aiguille perce l’étoffe. La mer vient reprendre ses vagues. Surgissant de l’eau, un sous-marin s’échoue au bord de la falaise. Des hommes hissent le pavillon de détresse. La mer écoute les hommes qui s’agitent puis elle s’aplanit comme une lumière de lune à la surface de l’eau.

Nous pourrons rêver tout éveillés.

Bien sûr, la mélodie des souvenances perturbées défile en filigrane et toutes les voix du monde humain s’amplifient. Mais, l’alliance à la mort s’opère méticuleusement. Nos vies en suspension dérivent sur l’horizon. Un long fil imaginaire s’étire de la pelote des voix. Toute une foule d’attirances dissèquent le réel dans sa comparution à vouloir tout occuper de l’espace et de l’heure. Ton emprise s’effile, l’ordre des choses repose sur l’absence pénible qui recouvre la clarté des heures inhibées. Seules, mes incertitudes batifolent comme des lunes d’emprunt et torpillent mon ciel d’étoiles muettes. Quelque chose s’est brisé et dans un grand fracas de noir est né l’obscurantisme qui me submerge. Plus rien ne se voit. Les sens sont privés de repères. La vie oscille comme une roue voilée, puis tombe comme une toupie à bout de souffle. La tendresse bute à l’inconnu des beautés qui ourlent mon cœur. Ici, mes yeux devinent seulement. Parce qu’ici, pleure et joue une seconde de sédition, d’insurrection inefficace, une émeute vaine. Une réconciliation est dans l’attente comme une brève de journal. Désorientée, dévoyée. Mais perspicace.

Lorsque nous avons fini de consommer le reste de froideur muette offert à la coupure, le bruit des fonds de mer tombe sur le trumeau des vagues régulières qui se meurent à nos pieds.

Le blé déraille. Le ciel, tout d’art rempli, dégurgite sa mousson. Sa blouse épaisse enveloppe d’un blanc sculptural la lumière endolorie. Le calme comme une fontaine sans eau influe le rythme des peaux. Messager aphone, il nous regarde lorsque nos voix chutent de la montagne. L’argile moule le sommeil des anges. Nous nous berçons comme des perles de rosée sous la brise matinale. Dehors, la chaleur est pire que dans nos mains. Nous touchons la vapeur de nos bouches. Et des cigales s’envolent de nos lèvres.

L’intouchable effleure nos modestes cannelures. Un rainurage convoité du désir. Nos pages se tissent comme des laines de fer tendre. Macadam d’ossatures broyées, nos voix sont des balles qui rebondissent sur les murs. Une brève rumeur traverse nos corps. Tes yeux fouillent mon cœur et ce sont des mots qui te répondent. Une musique découpe l’air. Deux ou trois mouvements s’embrassent. Un seul perce le plomb du silence.

Tes seins sont moites, ton front courageux. Ai-je bien fait de tailler la route où tu t’es assise ? Le doute constitue une part poisseuse. Des nuages alliés à la sincérité cachent le timon récupéré dans le feu partagé. Nos brûlures sont des écailles de verre fondues sur nos ardoises.

A l’intérieur de l’image, le tour de force de la lumière. Nos poumons baignent dans la laitance et notre dilemme s’emporte d’un simple regard. Des ficelles déliées puis reliées chantent des comptines. Un verger détend nos jambes. Un peuplier s’appuie sur des ombres. Un rire ensemence l’herbe.

 

 

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Commentaires
S
Tant de si belles images et les cigales qui chantent sur le coin de ton épaule..
I
bonsoir<br /> <br /> c'est toujours très beau.
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