La vague. (1)
Maintenant, le ciel brûle sur mes lèvres. Il y a de la terre dans les étoiles. Il y a des histoires fatiguées dans le souffle du vin, sur des chemins d’air, sur le basculement du lierre qui recouvre la mémoire. Tu es venue à moi, malgré la boucle du feu qui jaillit de ma poitrine.
Le passé s’anéantit dans l’instant où nos yeux se croisent. Le jour tisse la lumière qui célèbre la matière. Par ici la lagune où repose le cri de la mouette, par là les galets blancs qui sortent de nos bouches. Et puis encore, le vent sans mesure qui traverse les décors arides de la garrigue.
Mon corps est un château de sable après la vague. Dans la souffrance de l’eau, les cristaux de sel poursuivent leur route et fuguent la mort. Nous nous aimons comme une douceur à tout jamais perdue. Un mégot traîne dans mes yeux. Je n’ai pas eu le temps de te dire adieu. Nos langues irritées au fond du noir conservent la mémoire froide du son que nos voix s’étaient appropriées.