Démolition de l'avenir.
Il y a un autre monde en dehors des têtes brûlées
Une flamme roborative du cordon humain
Lèche l’absence de son lait d’oubli
Il y a une langue commune sculptée dans le rocher
Où la pluie n’efface que la surface
C’est entendu
Nous redevenons un buisson après l’orage
Qui t’observe hormis le miroir silencieux
De l’étendue où ta figure se disperse ?
Ici, il n’y a que le vide châtiment
Des lumières entre les branches
Ici, dorment les eaux déchues d’oxygène
La torsion du nombril fait grand bruit
Sur les vitres embuées
Par les cloques d’eau disparues dans la vapeur
Une poudre noyée dans le vent revendique
L’exil muet des cyprès qui bordent nos enfances
Le Mistral débridé des nuées de douceurs anciennes
Colporte l’exigence du fruit hurlant aux branches
L’amour perdu dans chaque bourgeon
C’est l’heure où les regards se croisent
Pour nous dire l’inclinaison coincée entre nos lèvres
Il faut ouvrir la porte à la pierre qui cogne
Depuis l’intérieur de nos calendriers poussiéreux
Dans les ténèbres, prés des fourneaux, une pie jacasse
Sous mes paupières un cerceau de fumée roule
Et ne s’efface pas
Rondeur légère d’une lune cristalline
Blancheur volcanique de la nuit sans pilier
Je m’enfonce dans le coton de ton cœur
Ce nid dépouillé de plumes où je dors
Comme un enfant dans les bras du ciel
Un halo de calme ouvre sa parenthèse
L’interstice d’un rêve à rebours
Gribouille un alphabet abandonné
A la distance des fourmis qui chatouillent
L’ombre dans laquelle je suis aspiré
Un geste irréfléchi essuie l’évidence
Tu as disparu dans la bouche du silence.