Comme des ronces gisantes.
Comme des ronces gisantes, les sauterelles dorment sous la paille bleue du ciel. La parole émue a des accents déchirés comme des voiles. Un coq de fer scellé sur le toit se penche sous le poids du soleil et surveille l’horizon.
Le langage hara-kiri fend les ombres déferlantes. Un secret jalousement gardé dans l’air voyage d’un bout à l’autre de quelques puissances ingouvernables où la pensée échoue sa prose morose.
Des fragments de lumière dessoudés du jour glissent spontanément dans le crâne déstructuré. Un travail de mémoire se fait sans moi dans la présence dépendante de l’adieu
Complices inlassables, nous ne pouvons plus répondre à l’insurrection du vertige. Nos langues sont collées à l’ignorance indomptable.
La volonté a brûlé comme un ciment trop vieux. Il faut oublier le bonheur de l’aigle sur les cimes. Tout débouche sur la mer où s’épuise le désarroi des eaux mortes.
Je mords à l’espoir du roseau qui voudrait grimper plus haut que les étoiles. Nous sommes rétrécis dans l’œil qui respire et dans le bâton qui perce les sources jumelées.
Je te survis en dehors du deuil exigu des larmes. Mon sanglot est un ballon flottant prés des nuages. Les hirondelles posées un temps sur la fontaine, se sont transformées en briques poussiéreuses.
Le blanc sépare la parole de sa détresse. Nous avons rêvé la joie effroyable du désastre. L’orage de la nuit s’étend au bout de la clarté. Nous nous sommes rassemblés dans l’étincelle effilant les angles morts que le silence retient dans sa bouche où nos cœurs s’abandonnent.