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LA COLLINE AUX CIGALES
11 mars 2012

Ad libitum.

t_Nue_deri_re_le_rideauJe te cherche dans l’alphabet défiguré par le givre. Nos yeux roulent sous d’épais brouillards froissés par les glaciers éternels. J’utilise les mots comme un alpiniste se crochète à l’altitude des roches disparaissant dans les nuages. J’ai de la neige dans la bouche, et ma langue glacée est aussi fragile que du cristal. Ma poitrine debout comme une forêt peignée de cauchemars perpétuels fouille les mousses qui cachent l’issue par laquelle je pourrais te rejoindre. A nous deux, le silence ne sera plus seul. Il ne chapardera plus aux remouds des mers de glace. La clarté de nos âmes réunies embrasera l’obstacle des nuits futures.

Je me détériore trop sûrement dans la mémoire où l’air tourne en rond. Nous sommes insérés au paysage sans fin et toute attente provoque une gangrène. Nos morsures sont des bruits encochés à l’ombre tourbillonnante. Nos gorges pleines de cendre hurlent le calme qui nous engloutit.

Je ne sais démissionner du feu qui flocule en moi jusqu’à coaguler par la flamme qui me contrit. L’idée d’absolu et de fusion collabore avec la disproportion qu’il me faut atteindre pour obtenir davantage de reconnaissance de moi-même. Et, je suis tenu au bleu du jour comme à l’obscurité harcelante sans que l’une de ces manifestations ne se dérobent à un équilibre toujours en porte-à-faux.

Je n’ai rien choisi. Les événements plongent mon être dans une canopée qui n’est pas mienne. Tu es ma source étrangère, mon lac inconnu. Lorsque l’émotion est rebutée tout le senti se transforme en faillite. Ma vie désarticulée baigne dans l’air transparent. Mon cœur flotte comme un navire fantôme. J’amorce l’eau pure à la barge fendue.

Tes yeux sont deux bulles de savon où s’éclate la routine. Nos esprits ont une anatomie trop exiguë pour déployer toute la douceur d’une tête qui se pose contre ma poitrine. Et puis, à trop penser l’autre, on ne pense plus à soi. Dans le transfert existe la perte de l’initiative affective. La juste respiration est sans culture. Nos mains se touchent et se croisent. Nous conjurons l’étouffement. Nos cœurs sont des gosiers trop pleins et nos vies des infortunes à saouler. Je suis un peu de couleur brassée de toi comme une peinture muette sur un tableau.

Je m’affirme dans la couleur volontaire. Je poursuis l’évidence qui me tenaille. Trois angles d’un triangle et l’un d’eux pour la fuite. L’échappée en avant. Dépourvu d’amour, je ne ferais rien, je ne dirais rien. Je serais une faïence de plus sur le mur de l’inaction. Tes lèvres sont tombées, je m’engage à les relever, à les tenir hautes par-dessus les buées. Les aboulies pèsent la chair que j’énonce. Des morceaux de peau châtiée recouvrent les impuissances à dériver du sort des choses.

Légères comme la persuasion d’une caresse, tes mains crachotent le feu aux supplications de l’âme. Nous tenons ensemble sur le sommet d’une fleur. Les rêves ne dépendent plus de nous. Ton corps marche dans le mien. L’existence nous prie d’entrer dans un placard noir. Nous échappons à la mort en résistant à la vie. Nos pas avancent dans l’échancrure de l’irrésistible désir qui nous possède.

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