Odeur de soie, odeur de toi.
Une voix dans la substance d’un parfum
Volatile et douce comme le murmure
D’une sirène frissonnante
Tu es là, rayonnante et limpide
Au milieu d’une marre d’étoiles
Avide d’équilibre dans un bol d’oiseaux
La lumière s’affranchit
La pensée qui fait corps
Un bien être solide comme la matière
Une déjection de virgules et de points
Une tisane de langues
Tissée sur le miroir du temps
Douces jubilations d’un fruit
Des dauphins dans une pomme
Des mémoires échouées sur l’écorce d’un pin
Des ruts sensuels que rien ne calibre
Traversées d’immatérielles frontières
Nos paroles enchevêtrées
Sur des passerelles improbables
Des souffles inanimés tancent dans la craie
Qui parle de nous
Nos lèvres s’empilent sur l’amas
D’encre sèche
Fossile consolé de la pierre
Membranes d’un rêve plié dans l’imaginaire
Le parfum s’est fixé à la masse
Qui s’évanouit avant la respiration
Dans un bain de Ciguë
Toute une vie projetée
Semble plus vraie
Qu’une simple écorchure
Dentelles brillantes survolant l’épave
Des rochers sortent de la mer
Pointus comme des lames effilées
Crochus comme le bec d’un perroquet
La mer répète ses vagues de fer et d’écume
Sur le front d’un écho où se perd
L’odeur des flammes rugissantes
Il reste dans la nuée de petites bulles blanches
Le serment des braises où s’éteint la forêt
Dans le sanglot de l’eau se noie ton parfum.
Rien ne s’exagère là où tu n’es plus.