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LA COLLINE AUX CIGALES
3 février 2012

Toujours comme toujours.

nuelassiveDepuis que je desserre l’air qui nous sépare. Depuis cette longue corde enroulée à nos cous dépassant le drap qui nous recouvre. La nuit craque comme une feuille. Un million d’oiseaux gazouillent dans une volière sans barreaux. Autant de voix dans ce concert de nuages, un accolage d’idées vertes chavirent dans mon sang avant de devenir l’encre d’une lucarne à vif.

Des bribes débridées du ciel qui résonnent, puis m’assomment d’un bourdonnement sans fin. Des trains dans l’aurore dévalent des eaux rugissantes laissant derrière eux des nuées de coquillages bavant le peu de mer qu’il leur reste. Ce qui s’est tu une fois, se tait mille fois. Mille fois plus fort. C’est le silence bouillonnant où le tumulte marche à pas de velours. C’est l’horizon blessé qui entoure la couronne du vide inoccupé. La chaise où personne ne s’assoit plus.

Tout un bonheur a claqué la porte. La joie n’y revient plus. Le cèdre a perdu ses feuilles. L’hiver dans son terrier chasse les anges qui passent. Le poème parfait s’exhorte du temps. Les mots sont des volcans gonflés de verdure sèche. La langue jaunie remonte le fracas de la tourbe. Les mottes de sel ont brûlées l’espace.

Le présent chargé d’émotions lointaines est un sursis à la peine. Mais tout s’en va, tout fout le camp. L’instant perpétuel se greffe à la fuite de l’air. Toutes les barricades inutiles s’envolent avec lui.

Demain, le peuplier dans le vent grincera comme une vieille stèle de fer. Au sommet de la profondeur, dans la descente des cendres et dans l’eau souterraine, une vie partira.

De courtes jouissances reviennent par saccades. Un tremblement défectueux remonte la pente. Quelques heures bénies par le soleil touchent la mémoire. Délicieuse sournoiserie du cœur. Son chaland usé déborde la mort pour rejoindre ton sourire. Une avalanche d’images joyeuses a sauté par-dessus les étoiles. Une pluie d’amour sauvegardée dans les racines de l’inouï répand sa douceur insensée. Est-ce toi, est-ce moi ? Une musique bleue ajoure la flaque où nos mains se tiennent. Nos voix pourtant éteintes jouent du piano. Plus loin, une flûte siffle dans le vent. Mes yeux boivent à la lyre où sont restées suspendues les heures défaites de l’ombre qui nous tendait les bras.     

La mort à nos trousses, amour et bonheur dansent encore la java renversante du temps écoulé. La joie est innommable lorsqu’elle jaillit de l’infini. Pas même un mot pour dire. Juste un son rauque qui remonte des cavernes où le sang s’était réfugié. La disette paraissant interminable n’était qu’une purge de l’esprit. Nous sommes à nouveau réunis. L’adieu était un hommage à la terre, une salve de gréement purifiant l’attachement. Le jour se relève de sa culbute. Nos corps se sont mélangés. Nous avons grandi dans le ventre de la perte. Nous avons été amputé, mais il nous reste l’essentiel.

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Commentaires
B
Dialogues saccadés néanmoins. L’inconstance tisse-t-elle des liens ?<br /> <br /> Remarque, le non-dit est la forme d’expression la plus usitée. <br /> <br /> Sans doute, le silence est bien plus bavard que ce que nos oreilles <br /> <br /> veulent bien lui concéder. <br /> <br /> A bientôt de te lire à nouveau. Et, merci pour ces mots bienvenus.
N
Tes mots toujours qui culbutent quelquechose en moi.<br /> <br /> Je ne suis jamais loin, jamais ennuyée mais certainement faut-il le savoir et "s'habituer" à ma salve de silence ...durant ce temps le germe s'élargit.<br /> <br /> Belle journée B. et à très bientôt<br /> <br /> Nath
LA COLLINE AUX CIGALES
  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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