Trébuchements.

L’amour n’est pas fini et quand la mer se lève ce n’est que sa surface qui ondule. L’histoire défait l’histoire pour devenir une bravade rasée par la lame tranchante où le perdu apporte ce qui vient. Ta poussière est un vacarme. Le vide de ton corps devient un vide ouvert. L’arrêt de ton cœur sonne la chamade des cloches de marbre. L’inscription : « ci-gît le repos éternel » est une entourloupe. Le repos ne se repentit pas. Il n’existe pas. Au contraire, tout s’agite comme des oiseaux dans une cage à l’approche d’un chat. Je manque de toi dans ce qui tombe de moi. Ton regard n’est plus là pour que je m’y accroche. La paix n’a plus de visage. Il faudrait renommer la vie, la mort, la terre et l’amour. Je suis l’autiste lové entre le calme et la rébellion. Le cri n’est pas efficace. Tes os s’aèrent et moi j’étouffe. Dis-moi où est le commencement car j’ai perdu sa trace. Mes foulées sont des réflexes. Ma vie est dans le face-à-face de sa condition. Je fuis le manque dans le manque. Mon ombre ne couvre plus ton ombre. Ta mort cache la même chose que ta vie.

Deux erses suspendues à nos cous attendent le décrochage. Sertis aux baisers des pluies le mot à mot s’inonde tout seul. D’un tourment je fais façade, d’une croche je voile les bandes sonores, d’un soupir mon désir s’use à lui-même.

Je voudrais dévisager la fente par laquelle je te vois. Dans mes gestes poursuivis par l’ombre de l’oubli, les reflets bourdonnants sont une coulée de verbes volants.

Je dors dans le cimetière des apocalypses. Sous mes paupières la nuit défile comme un brouillard de ruine.

Il est difficile d’être plus optimiste que la réalité.

Comments

[B.]

Merci Maria pour cette délicate envie.
Oui, nous serons debout et assignés à l’étreinte des âmes.

[Maria-D]

Après le commencement...
à nouveau le commencement.

Recommencer,
et quitter le découragement.

Vivre ici et ailleurs
Vivre.
Le repos est dans la VIE de l'âme.


un beau texte qui nous donne envie de vous prendre dans les bras.

amitié