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LA COLLINE AUX CIGALES
15 novembre 2011

Nuits de poussière et de neige.

imagesCAFORORRC’est dans l’intimité de l’aveu pur que tout se passe. Dans ces dialogues de soliloques hermétiques et intangibles pour tout autre que nous. J’entends le bruit de ton geste lorsque tu prenais mes mains dans les tiennes. Ta douceur dans mes yeux pensait ton visage. Une montre sur tes genoux lisait le temps invisible qui fumait.

Tu me pénètres et me traverses comme une lame perfore le chanvre pour lui tailler des boutonnières. L’incision revigore ta présence dans la mienne. Et c’est cela qui compte. Te sentir vivante dans ma chair.


Invisible morsure qui s’enlangue, je te tais des lèvres. Par la fente douce, l’œil de Caïn voit la jalousie du plaisir que tu me donnes. Jouvences artificielles laissant de la lumière dans la plus profonde nuit. La chair du noir. L’obscur où poussent des mots. Cordons sombres dans le dessous des terriers. Toute érection plonge dans la crypte où va l’amour pour pleurer ses heures vierges.   

Tu te retires comme cela, un matin. Tu t’ébruites doucement comme une pensée s’éteint à l’arrivée de l’aube. Entre le songe et le réel. Tu me reviens comme une première image. Un visage dans son berceau. Avec tes signes et tes messages gravés à la pointe d'un roseau, dans le cœur de mon âme. Tu arrives comme un lierre bouclé sur la tonnelle d’un nouveau printemps, d’une nouvelle saison. Avec tes mots de cuir cousu et ton chant de sourires. Puis, tu repars comme un journal de bord s’envole aux foulées d’un vent capricieux.

Il reste une odeur de café sous le platane. Les remparts détruits restent sous nos pieds comme si le rêve pouvait revisiter chaque jour où l’aube s’aiguise entre les deux nuits qui nous séparent. L’une crache sa dentelle de nacre et l’autre enserre le soufflet de notre forge.

Souviens-toi : la rumeur liquide de nos paroles en désordre du cœur et puis l’oxygène traversant nos poumons brûlés.

Tu me reviens de cette marche innommable qui borde les frontières, à l’aveugle du senti, au seuil vierge de l'amour, là où tout a commencé, au premier jour d'écriture, au premier jour d’adversité du temps. Finalement, tu surviens de cette heure féconde, enfantée dans la certitude du destin. Tu déboules du miracle de l’amour, de ses solstices imbibés d’éternité. Encore des mots puisés à l’humanité saillante qui réclame de guérir. Tu me reviens toujours comme un poème inachevé, comme une lettre écrite de la main du chaos.

Toutes ces nuits encore enfermées dans le ciel sont fragmentées. Lamelles d’eau sur le cerceau du jour, bouffées truculentes gaspillées sous mes paupières. Des nuées d’encre bleue perdues dorment à l’ombre du regard. Le plaisir de nos langues est couché dans sa barque souterraine. Dans nos mains alanguies résonne le bruit des ténèbres. Nos vies entrelacées nous les avons aimées sans les comprendre. Nous les avons saisit dans la fraîcheur de la sève. Je tiens encore le flambeau éclairant la douceur de l’amandier.

Un chemin continue sur une voie discontinue. L’halètement du vide sur la bordure de la peau, une brise entre les doigts du futur. J’erre et je creuse.

L’avenir fouette l’heure. Le vent souffle comme en plein jour. Inséparable de la chair, mon âme grince comme une porte mal huilée.

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Commentaires
B
Cela pourrait être une maxime Corianesque.
L
Chacun son hydrogene:<br /> asphyxie pour tous
I
très beau!
S
Ta plume ne manque pas d'huile..lol. Tant d'images précipitées au seuil de nos regards.
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