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LA COLLINE AUX CIGALES
2 novembre 2011

L’absence est un nid d’amour.

imagesCA2ZQC03Il pleut des hirondelles, la chaussée est volante. L’amour est cette épreuve silencieuse où rougit le temps. L’absence reste l’otage du souvenir. Elle est calfeutrée derrière les persiennes. L’attente est l’ennui qui dévale de là où tu n’es plus. L’ennui juste et exact, l’ennui au-delà des prières. C’est dans la part désoeuvrée de moi-même que je t’aborde comme une découverte renouvelée. Une pousse de lumière naît de la terre. Un recoin d’âme inconnu qui nous sidère. Un marbre qui ne savait pas être une pierre aussi lisse que le ciel lorsqu’il est ouvert comme une grange de bleu.

Nos déserts nous assemblent, et le sable qui nous recouvre me parle de toi. Ton absence est au cœur du foyer de mon désir comme un cierge brûlant dans les décombres de l’oubli. Il neige des pissenlits et la montagne s’endort sous le vert désordre des pensées éparpillées.

Il est tard, il est tôt. L’heure bercée repose sur l’étendue de nos mains plus vastes que des rizières. Je t’accoste au linceul de la trame du jour. L’automne est venu me rejoindre avec ses rubans de couleurs pourpres et sa magie à transformer les formes et les odeurs. Je t’écoute et je te regarde sans pouvoir saisir l’intensité vaporeuse remplissant mon godet d’un vin framboisé. Mais, ce que je vois encore de toi redouble la sensation de la perte. La goulée est accrue comme la respiration rythmée que l’on reprend après une apnée.

Sur l’écart des pendules où se lient les crevasses au tic-tac ébouriffé, l’arrière saison cligne de l’œil aux épaisses soutanes qui couvrent l’épaisseur des mémoires ensevelies. Une treille de bougainvillier, des parfums doux et fragiles, et puis des abeilles ajoutant à l’atmosphère ombragée le ronronnement d’une ruche toute proche.

Ce qui tremble, ce n’est pas la mémoire ressentie, mais l’alentour que je lui consens. Une fraction de temps, l’émotion qui ne se dit pas, court comme un chat qui entend le tonnerre. 

L’attente est la toile de fond à mes surprises. Même plus là, tu m’étonnes. Lorsque je crie ton prénom à la mer, je reçois une pleine bouffée de lumière dans l’écho qui m’en revient. Alors, tout le bleu du jour revêt l’apparence de tes formes, et je goûte au sucre qui se répand dans mes veines.

L’amour est une résistance. La violente émotion qui a crevé l’abcès de l’égoïsme laisse sa trace indélébile dans les profondeurs de l’existence. Je ne cesse de t’aimer et de me recomposer. Ta voix est partie au loin dans la campagne, et je la retrouve dans ma forêt. Ton absence fait briller les bougies qui se sont allumées après ton départ. La nuit n’est plus pareille. Le noir s’est agrandi de ta lumière. Ton absence est un nid d’amour.

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Commentaires
S
L'absence comblée par l'amour.. Et la lumière de tes mots dont la beauté efface les flaques d'ombre.
B
Mille et un secrets percent nos pupilles.<br /> Nous advenons avec la pluie qui fouette nos ombres.<br /> Et, nous repartons avec le soleil qui nous aspire.<br /> Entre les deux tempos, nous cueillons l’air comme des fleurs.<br /> Merci, Ile, joli bouquet.
I
B., ce texte est une merveille ! Je me suis permise de le relayer sur mon blog.
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