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LA COLLINE AUX CIGALES
15 octobre 2011

Nous serons seuls, mais remplis de l’autre.

imagesCA46LDHRLa lumière qui ne ternit pas, contredit la nuit dans laquelle tu as voulu plonger. Toutes lampes éteintes, une musique transparente défonce l’onde. Le blanc assagit toutes les foudres. Une seule étincelle suffit à enflammer le monde. La terre suit notre regard. Le ciel lave nos corps. La pierre se recueille au fond de nos ventres. Ta bouche laisse échapper un filet de sève brune, et mes mains d’orties enlacées s’emparent de ton absence. Je t’écrirai le jour qui s’éveille dans ma tanière. Je te dirai l’aube qui s’écoule de mon château. Je viendrai sans peur, je plierai les ombres comme des draps de soie sur le rebord de la fenêtre.

Je sais que tu seras debout, je sais que tu souriras et que l’immensité nous dira que nous sommes absurdes. Pour te serrer fort contre moi, j’avalerai tes cendres, et je réunifierai l’amour à la mort, la nuit à la mer, les glaçons aux rayons de soleil. La vie n’est plus nécessaire d’où nous sommes. Mon cœur bat dans une horloge sans aiguilles. Mes entrailles se mêlent aux étoiles. Le ciel est un ravin. Mais tes yeux sont la corde à laquelle j’accroche le vide. Le rien est sous la tutelle des émotions. Il vibre sans grimace, il tonne comme un tambour, il siffle comme un berger appelle ses moutons.  

J’ai éliminé le feu pour que la brûlure soit froide. J’ai retenu mon souffle pour n’entendre que le tien. Rien d’entier en ce monde. Tes cils cognent la vue. La nudité des heures à t’attendre crève la panse du temps. Toute la buée des champs noie les arbres asséchés. Des racines jouent du violon dans l’air qui fredonne la musique que tu m’as laissée.

L’espace ruisselle des rêves qui me conduisent. Mes dents serrent l’air qui se déchire. Je vais vers toi sans fin comme une lumière entrouvre le brouillard. La vie nous promet son premier jour comme son dernier. Mon cœur n’en a que faire. La mer est dans les yeux de l’étreinte finale, l’enlacement du néant tout autour de nos échos. Le vide est plein de notre mansuétude, et nous combinerons ensemble tous les possibles qui réinventent le temps. Nous serons seuls, mais remplis de l’autre.

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S
Le vide n'est plus vacuité, il se remplit de tes mots toujours très beaux.
LA COLLINE AUX CIGALES
  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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